Fait rarissime, la présidente du Front National a annoncé son soutien au candidat du parti Les Républicains pour les élections législatives de Mayotte. LR dénonce un « coup politique ».
Il semblerait bien que le Front National essaie de se rapprocher de la droite parlementaire. Jeudi 15 mars, la présidente du parti a appelé à voter pour Elad Chakrina, le candidat du parti Les Républicains (LR) à la législative partielle de Mayotte qui se tiendra ce dimanche. Une démarche jusque-là peu courante pour le Front National.
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« Je souhaite que les électeurs qui m’ont fait confiance à l’élection partielle à Mayotte se reportent sur le candidat de Mansour Kamardine », a déclaré Marine Le Pen sur CNews. En évoquant « Mansour Kamardine », député LR d’une autre circonscription de l’île, Marine Le Pen apporte son soutien à Elad Chakrina, le candidat LR et protégé de Mansour Kamardine.
« Il faut passer au-dessus de nos étiquettes partisanes »
La présidente du parti a expliqué son choix sur la chaîne télévisée. A Mayotte, « nous n’avons pas réussi à trouver de candidat, ce qui d’ailleurs m’a fait prendre une décision. J’ai entendu M. (Mansour) Kamardine à la commission des Affaires étrangères, il a pris tout à fait conscience de la gravité de la situation de l’île, et c’est la raison pour laquelle, compte tenu de la gravité de la situation, je pense qu’il faut passer au-dessus de nos étiquettes partisanes », explique-t-elle.
Depuis plus de trois semaines, une grève générale et un mouvement social secoue le 101ème département français. Les Mahorais revendiquent de meilleures conditions de vie et dénoncent l’insécurité régnante.
Un « rassemblement national »
Lors du congrès du Front National du 10 et 11 mars de Lille, Marine Le Pen a annoncé sa volonté de changer le nom du parti en « Rassemblement National ». Dans son discours, cette dernière avait également appuyé le fait que le parti voulait nouer davantage d’alliances. « J’ouvre les bras à tous ceux qui veulent nous rejoindre. On peut à nouveau adhérer en ligne au Front national après quatre mois de persécution bancaire ! » avait-elle-lancé.
Interrogé par franceinfo, Elad Chakrina, soutient « ne pas partager les valeurs du FN ». Selon lui, « il faut surtout qu’on puisse surmonter tous les clivages et que l’on puisse s’unir pour défendre la cause de Mayotte ». Il insiste sur le fait que l’important ce ne sont pas des alliances, mais « de construire un territoire qui est déjà fragile et ce territoire qui est fragile, je crois qu’à un moment donné, il faut aussi se retrousser les manches et commencer un peu à arrêter les polémiques stériles qui, finalement, ne nous rendent absolument pas service ».
Sur Twitter, le parti Les Républicains a réagi de façon assez neutre à cet appel de vote : « Les électeurs de Mayotte n’ont pas besoin de consigne de vote. Nous invitons tous ceux qui refusent l’abandon de Mayotte par Macron et le gouvernement à voter pour notre candidat ».
Les électeurs de Mayotte n’ont pas besoin de consigne de vote. Nous invitons tous ceux qui refusent l’abandon de Mayotte par Macron et le gouvernement à voter pour notre candidat.
— les Républicains (@lesRepublicains) 15 mars 2018
Au journal Le Monde, Lydia Guirous, porte-parole de LR explique que « ce n’est pas en tentant une vaine manœuvre que Marine Le Pen retrouvera la crédibilité qu’elle a perdue lors du débat d’entre-deux-tours ».
Et même son de cloche pour Valérie Pécresse (LR), la présidente de la région Île-de-France, invitée sur RTL a déclaré : « Marine Le Pen essaie de faire parler d’elle. Pour moi, c’est porte close à toute alliance avec le Front national ».
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