Drôle d’histoire. Ça commence un soir de 1998, à Denver, où Modest Mouse joue. Un type débarque en coulisse. Il s’appelle Edgar Graham, il se surnomme lui-même Ugly Casanova. Il est fou et bourré de talent. Fasciné, le groupe l’embarque en tournée et commence à travailler sur quelques-unes de ses chansons. Au gré des concerts […]
Drôle d’histoire. Ça commence un soir de 1998, à Denver, où Modest Mouse joue. Un type débarque en coulisse. Il s’appelle Edgar Graham, il se surnomme lui-même Ugly Casanova. Il est fou et bourré de talent. Fasciné, le groupe l’embarque en tournée et commence à travailler sur quelques-unes de ses chansons. Au gré des concerts et des premières parties, d’autres acteurs de la scène pop indépendante (Red Red Meat, The Black Heart Procession’) s’en mêlent. Un disque est enregistré. Puis Edgar Graham disparaît aussi subitement qu’il s’était manifesté?
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Vraie ou fausse, l’anecdote auréole cet album d’un voile de mystère et de sombre décadence ? et lui offre des airs d’esquif en perdition. Entre Pinback (pour l’enchevêtrement expert de guitares diaphanes), Tom Waits (pour la déconstruction méthodique des rythmes) et Daniel Johnston (pour l’araignée au plafond), Sharpen Your Teeth s’écoute comme on recevrait les confessions de quelque savant fou, juste avant qu’on lui passe la camisole de force. La frontière est mince, ici, qui sépare le canular de la pure schizophrénie.
{"type":"Banniere-Basse"}