Retro

Dans cette discographie fondamentale ? qui a poussé sans ménagement le rock vers le dance-floor ?, il suffit de modifier les combinaisons de titres que tout semble séparer (le temps, le son) pour revisiter New Order sous un jour différent. Pour ce nouveau coffret, les Mancuniens ont donc confié leurs archives à quatre regards extérieurs, qui tracent quatre itinéraires personnels, et parallèles.

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La journaliste Miranda Sawyer se penche sur la face la plus lumineuse du groupe, son versant pop, pour une magistrale succession de tubes. Une merveille d’équilibre entre la rigueur mathématique des machines et la fragilité ? l’incompétence ? des hommes, qui donna à la pop-music quelques-unes de ses plus bouleversantes raisons de danser. Le fan John McReady, lui, s’est rué dans un passionnant itinéraire bis, guidé par la mélancolie, qui se niche ici jusque dans les plages d’apparence les plus radieuses. Le DJ historique de l’Haçienda de Manchester, Mike Pickering, a visité ses copains via le seul dance-floor, pour une collection de remixes qui rappellent le rôle fondamental de New Order dans l’explosion de la dance-culture anglaise, en ouvrant un pont à double sens entre Manchester et New York, Chicago ou Detroit. Le Primal Scream Bobby Gillespie, courageux, s’est chargé avec le groupe d’éplucher des heures de concerts, pour en tirer le plus dispensable des quatre CD : New Order à la scène, pour ce chaotique bras de fer entre les chansons et leurs créateurs, régulièrement écrasés par une œuvre qui les dépasse.

New Order, à l’arrivée, s’impose comme la somme de ces quatre faces a priori inconciliables : l’euphorie, la mélancolie, la danse et le désordre.