Une fresque épique d’un graphisme soigné et expressif.
Avec Alpha et Bêta, grande saga sur l’histoire de la Terre et de l’humanité, Jens Harder est un habitué des travaux complexes. Délaissant provisoirement ce projet, il retrace l’épopée de Gilgamesh, roi d’Uruk, en Mésopotamie, qui aurait vécu vers 2 600 avant JC. Alors que son existence n’a jamais été prouvée, son histoire, dont on a retrouvé des fragments sur des tablettes d’argile, est considérée comme le premier poème épique, ayant probablement influencé l’Odyssée comme la Bible.
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Bas-reliefs et langage
Pour retracer cette légende où le héros, roi tyrannique, va sympathiser avec l’envoyé des dieux chargé de le ramener dans le droit chemin avant de traverser de grandes épreuves, Jens Harder a choisi d’utiliser une iconographie empruntée aux statues et bas-reliefs mésopotamiens. Les personnages sont ainsi présentés de profil ou de face.
Grâce à la minutie des décors et aux trouvailles graphiques, le résultat n’est jamais statique mais riche et étrangement expressif. Le travail sur le langage utilisé – classique, mais pas compassé – donne un résultat identique. Une fresque, autant historique que graphique, fascinante.
Gilgamesh (Actes Sud/L’An2), traduit de l’allemand par Stéphanie Lux, 144 pages, 23 €
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