Londres, décembre 2002. Dans une galerie anonyme d’un vieil immeuble d’Old Street, une exposition retrace l’histoire d’un groupe éteint depuis plus de vingt ans, Throbbing Gristle, à l’occasion de la sortie de TG24, un coffret de 24 CD live, en autant d’heures de musique ? un artefact peu commun qui avait déjà été édité en […]
Londres, décembre 2002. Dans une galerie anonyme d’un vieil immeuble d’Old Street, une exposition retrace l’histoire d’un groupe éteint depuis plus de vingt ans, Throbbing Gristle, à l’occasion de la sortie de TG24, un coffret de 24 CD live, en autant d’heures de musique ? un artefact peu commun qui avait déjà été édité en cassettes dans les années 80 et devenu, depuis, un véritable objet de musée.
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Throbbing Gristle est né, en 1976, des cendres de Coum Transmissions, première incarnation, menée par P-Orridge et Cosey Fanni Tutti : leurs performances violentes et sanglantes avaient alors lieu dans des galeries d’art. L’acte de naissance de Throbbing Gristle correspond d’ailleurs à une exposition à l’ICA, centre culturel londonien, intitulée Prostitution : c’était le 18 octobre 1976. On pouvait y voir des photos pornographiques de Cosey, prises pour des magazines de cul et détournées ensuite pour l’occasion. On pouvait aussi y entendre le groupe improviser des murs soniques qui ne duraient jamais plus de soixante minutes : comme une rencontre entre les moments mystiques de Can et le feedback le plus violent du Velvet Underground, rehaussés par des instruments électroniques primitifs, bricolés de toutes pièces, filtrés par des effets abrasifs, sans doute trouvés dans une décharge publique. Sans le savoir, le groupe donnait alors naissance à un genre très particulier, rejeton autiste du punk : la musique industrielle. Et en fondant sa propre maison de disques pour éditer sa musique, il donnait aussi le ton à une nouvelle sous culture de l’industrie du disque, celle des labels indépendants.
Throbbing Gristle est mort au début des années 80. Avant cela, le groupe a eu le temps d’expérimenter avec les premiers samplers, les premières boîtes à rythmes et séquenceurs, créant côte à côte des paysages sonores radicaux et des petites chansons pop, sucrées et vicieuses, héritées de Kraftwerk et annonciatrices de la techno-pop.
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