Rétrospective grand format des vétérans hollandais, souvent géniaux. Critique et écoute.
Ce long voyage à travers quarante ans d’une des plus belles discographies de la pop-music s’achève par un inédit aux accents bibliques intitulé Our Daily Bread. Au fil des années, les Nits furent en effet notre pain quotidien, au prix d’heures délicieuses passées à décortiquer les mécanismes horlogers de chansons qui ne ressemblent à aucune autre produite sur terre et qui souvent nous firent penser que la Hollande était un pays magique dont le génie humain avait fait sa patrie d’élection.
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D’un premier single encore marqué par les “sunny sixties” (Yes or No) aux élégantes aubades contemplatives des derniers albums, cette grande oeuvre patiente, souvent secouée malgré ses apparences placides (on se rappelle les nombreux changements de formation, avec Henk Hofstede en seul capitaine au long cours), laisse pour seul regret de n’avoir pas été plus largement partagée.
Trop excentrés, excentriques, discrets, intelligents sans doute, les Nits sont les Beatles miniaturistes d’une Europe multilingue, lettrée et rêveuse, qui reste à l’état de fantasme. Ce rappel en accéléré de leurs aventures en pays sensoriel permet de revivre certains épisodes oubliés, comme la fin des seventies où, un peu coincés, ils sonnaient comme du Devo mis au carré par Mondrian.
Avant l’apogée grandiose que constituent pour eux les années 80/90 qu’ils traversèrent en parallèle à toutes les modes et aux sommets des “Dutch Mountains” pour glisser vers un minimalisme chaleureux (période Ting) qui s’accompagnait alors de shows graphiquement indépassables. Un DVD des clips astucieux et poétiques de ce groupe aux ambitions multimédias offre un aperçu supplémentaire de leur magnificence.
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