Pour la journée mondiale des droits des femmes, les mouvements sociaux et syndicaux espagnols ont appelé à la première « grève féministe » de l’histoire du pays.
C’est une grande première dans l’histoire de l’Espagne. Comme le rapporte Le Monde, les mouvements sociaux et syndicaux ont appelé à la première « grève féministe » du pays ce jeudi 8 mars, à l’occasion de la journée mondiale des droits des femmes.
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Grève de la consommation et des tâches domestiques
Mais cette initiative divise. Les syndicats majoritaires que sont Commissions ouvrières (CCOO) et Union générale des travailleurs (UGT) appellent à des arrêts de travail de deux heures. Mais les syndicats minoritaires tels que CNT, CGT, le parti néocommuniste de la Gauche unie (IU) et Podemos souhaitent une grève générale de vingt-quatre heures, pour les travailleurs, les étudiants, et encouragent même une grève de la consommation et des tâches domestiques pour les femmes.
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Une centaine de manifestations sont prévues à Madrid, dont la principale à partir de 19 heures. Il en sera de même dans d’autres dizaines de villes espagnoles. Ces rassemblements vont fortement perturber le trafic ferroviaire espagnol, comme l’explique l’Agence France Presse.
Un débat enfin pris au sérieux
Au delà de cette mesure symbolique forte, les choses évoluent. Le débat sur les inégalités de genre s’invite pleinement dans la vie politique espagnole. En témoigne la proposition soumise par Podemos le 20 février dernier, pour l’égalité des revenus des femmes et des hommes et celle du Parti socialiste le 7 mars pour une « égalité de traitement et de chances ». Le Parti populaire (droite) à la tête du gouvernement espagnol a rappelé de son côté qu’il existait déjà une loi visant à interdire les inégalités salariales à travail égal.
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La situation salariale des femmes en Espagne s’est considérablement améliorée ces dernières années. Selon la Fondation des études d’économie appliquée (Fedea), la fracture salariale hommes-femmes s’est réduite de 33 % depuis 2002.
Mais c’est encore insuffisant. Selon les syndicats, les Espagnoles occupent 62 % des CDD et 74 % des emplois à temps partiel. De plus, leur salaire est en moyenne inférieur de 23% à celui de leurs homologues masculins.
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