Dylan et Cohen veillent au grain sur cet album même pas disponible en France. Critique et écoute.
« Les morts, ils ne reviennent pas”, annonce le titre du dernier morceau de Harlem River. Son auteur, Kevin Morby, est en effet plutôt hanté par les fantômes vivants : Bob Dylan et Leonard Cohen planent sur les huit chansons de ce premier disque épatant, hélas non paru de ce côté de l’Atlantique.
En dehors d’un passage remarqué lors de la dernière édition de la Route du rock, Morby est peu connu en France. On l’a pourtant croisé sans le savoir : à la basse dans les excellents Woods et au chant chez The Babies.
Sous son nom et en solo, il signe un disque à la production joliment surannée : pedal steel, orgues Hammond et choeurs discrets servent sa voix aérienne, une voix qui semble venir tout droit des années 60 tant elle parle le Dylan sans accent, sur Wild Side (Oh the Places You’ll Go).
Résidant désormais à Los Angeles, l’Américain a écrit son album en hommage à New York, où il a habité quelques années. Il y a invité la chanteuse Cate Le Bon et le résultat (Slow Train) est bon. L’ensemble, d’ailleurs, est remarquable : à ceux qui ont aimé l’album de Foxygen l’an dernier, on conseille de plonger sans bouée dans cet Harlem River.