L’ex-Sound Of Rum affirme un art du storytelling aussi précis que précieux. Critique et écoute.
Dans d’autres mains, le premier album de Kate Tempest aurait pu sonner trop plat ou trop instruit, mais l’Anglaise, que l’on avait découverte au sein du collectif Sound Of Rum, ne manque ni d’audace mélodique, ni de rimes charismatiques.
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Qu’elle soit accompagnée par un beat graveleux, un son dur ou par la production brute de Dan Carey (Bat For Lashes, Hot Chip…), ce sont les paroles qui ont le dernier mot sur ces douze chansons à la violence insidieuse, contant l’histoire de multiples personnages, empruntant leur vocabulaire aux thèmes-clés du hip-hop et s’inscrivant avec talent dans la plus pure tradition du noble art anglais, mention Big Dada : de Speech Debelle à Roots Manuva.
Everybody Down n’aspire pas forcément au déluge d’émotions – le flow acéré se révèle parfois assez répétitif – mais suggère un ensemble riche d’idées, foncièrement vénéneux et sans réelle fausse note. Sans oublier l’efficacité pop de la plupart des chansons, dont la dernière (Happy End), la plus aventureuse, est un fabuleux condensé d’impétuosité, de mélodie instinctive et de climat cafardeux.
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