Vigoureuse et astucieuse, de la pop française qui prend de l’ampleur. Critique et écoute.
Dans les anciens temps, quand il existait encore des “singles”, des “Top 50”, certaines chansons parlaient leur langue couramment, délivrant le refrain parfait au moment idéal, mâchant le boulot du DJ alors omnipotent des radios FM. Aujourd’hui, un tube se passe ailleurs : dans une BO de série américaine, en support d’un spot TV.
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Le refrain a laissé place au gimmick, la mélodie à un très court hameçon imparable. De Two Door Cinema Club aux Français de Talisco, cette musique millimétrée, diaboliquement fuselée et efficace, a avantageusement remplacé la muzak au kilomètre.
Pourtant, hors de question de taxer Talisco de cynisme, de calcul. Cette façon de virevolter vivement d’une humeur à l’autre, de trancher dans les intermèdes est assez typique de l’impatience de musiciens avides d’évasion, fugueurs, volages, rêveurs militants – le disque ne s’appelle pas Run pour rien.
Chez eux, le triomphe de l’efficacité ne gomme en rien les audaces sonores, le romantisme et surtout la cohérence de ce premier album, qui marie dans une fête païenne electro et americana, voix de Californie et spleen de Paris.
Concerts le 8 juin à Maubeuge (Festival Les Folies de Maubeuge), le 12 juillet à La Clayette (Festival Saint Rock), le 22 à Nyon (Paléo Festival)
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