C’était en 2000, un mois avant la séparation du groupe : RATM trollait avec brio la Convention nationale du Parti démocrate en organisant un concert gratuit à quelques centaines de mètres. Et ça sort en vinyle très bientôt !
Souvenez-vous. Le 16 août 2000, à Los Angeles, le Parti démocrate prépare tranquillement sa Convention nationale, en pleine campagne présidentielle (le démocrate Al Gore est opposé au républicain George W. Bush), quand 8000 personnes envahissent les grandes artères de la ville, et convergent vers le Staples Center. C’est là, à quelques centaines de mètres du rassemblement du Parti démocrate, que Rage Against The Machine a donné rendez-vous pour un concert gratuit. Comme le MC5 à Chicago en 1968, l’objectif est clairement politique : RATM dénonce la proximité idéologique des deux grands partis étatsuniens, et le déficit démocratique qui en découle. En hommage au MC5, RATM joue d’ailleurs un monstrueux Kick Out the Jams.
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“Une des choses que nous faisons le mieux est de jouer en live”
Un mois plus tard, le 18 octobre 2000, le groupe se dissout (il se reformera pour quelques rares dates plusieurs années après). Ce live en marge de la Convention nationale du Parti démocrate était une de ses dernières batailles. Depuis, les fans du groupe de hard rock sont orphelins, et la formation du super-groupe Prophets of Rage peine à ressusciter l’énergie fascinante de RATM.
C’est pourquoi la sortie en vinyle de l’album Live at the Democratic National Convention 2000, le 21 avril prochain à l’occasion du Disquaire Day, doit être reçue comme il se doit : c’est-à-dire comme un petit miracle. Comme le confiait le guitariste du groupe, Tom Morello, dans le livre Rage Against The Machine, Ennemis publics, de Brice Tollemer : “Une des choses que nous faisons le mieux est de jouer en live. Tout au long de notre carrière nous n’avons pas atteint ce que je pense être le disque définitif des Rage. […] Cette dernière décennie, la plupart des lives ont été l’occasion d’une espèce de compromis dans les contrats qui liaient les groupes aux maisons de disques. Ce n’est pas ce que nous voulions. Nous espérions faire plutôt quelque chose comme le Live at Leeds des Who, où l’essence même du groupe est distillée dans un disque live”. Et si cette fois, c’était la bonne ?
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