Epaulé par un Black Keys, l’Américain livre un splendide disque de folk atmosphérique. Critique et écoute.
Son patronyme nous a souvent inspiré une plaisanterie un peu bancale : Ray LaMontagne, ça vous gagne. Blague d’autant plus douteuse que l’Américain appartient plutôt à la famille des beautiful losers qu’à celle des gagnants : fragile, sensible, réputé terrible en interview, il enchaîne, depuis une petite décennie, les chapitres d’une discographie folk élégante mais discrète. Ses concerts ont beau afficher souvent complet, les radios le boudent de ce côté de l’Atlantique.
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Pour agencer son cinquième album, le barbu s’est offert les services du producteur le plus stakhanoviste du moment, Dan Auerbach des Black Keys (Lana Del Rey, Valerie June…). Il s’est ensuite cloitré dans un studio de Nashville pour y travailler avec de nouveaux musiciens. Le résultat, c’est Supernova, un album pas très nouveau mais effectivement super. Plus qu’une explosion d’étoile, on pense ici à une bien splendide voie lactée, où les ballades folk se parent d’orchestrations stratosphériques (Lavender, No Other Way, Smashing), où la soul invite à rester dans la lune (Airwaves)…
A lui seul, le titre qui a donné le sien à l’album donne envie de tout plaquer pour prendre la route et traverser l’Amérique (Supernova). Dans cette façon de ressusciter une production seventies sans sombrer dans le passéisme caricatural, on pense souvent à un autre barbu, Jonathan Wilson. Comme lui, LaMontagne reprend le flambeau d’une certaine tradition folk-rock américaine, se faisant souvent l’héritier de Neil Young (Pick up a Gun) ou de Gram Parsons (Ojai). Toujours aussi peu taillés pour le succès public, ses nouveaux hymnes folk resteront sans doute confidentiels. Pourtant, que LaMontagne est belle.
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