Avec Who Carry’s You, le jeune Anglais offre un ep d’une beauté sidérante. Retenez bien son nom.
Il a 19 ans, le visage d’un ange descendu du ciel et le nom d’un personnage de fiction : Lauren Auder. D’imposantes boucles d’oreilles caressent ses longs cheveux qu’il dégage de temps à autre en souriant d’un air gêné. C’est l’un de ses premiers entretiens, il cherche ses mots. “Parfois, quand je m’entends parler, j’ai envie de me foutre des claques.”
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Nous, on a plutôt envie de le remercier d’exister, tant son premier ep, Who Carry’s You, est d’une beauté sidérante. L’adjectif n’est pas assez fort pour traduire le bouleversement qu’entraîne l’écoute de ces cinq titres, collision de sons et d’influences multiples qui accouchent d’un sentiment de grâce et de mélancolie. Comme ce bruit qu’émet le doigt caressant le bord d’un verre en cristal.
“Une odyssée, un cataclysme…”
Elevé dans le sud de la France par des parents britanniques et journalistes musicaux, Lauren Auder cite Scott Walker en idole, évoque son premier amour pour My Chemical Romance, conseille le groupe de black metal Krallice, s’enthousiasme pour le compositeur Maurice Duruflé.
Auder parle aussi du sentiment amoureux adolescent, “une odyssée, un cataclysme, quelque chose de biblique”, qui l’a fortement inspiré. C’est sur internet qu’il se rapproche d’une jeune scène française férue d’ambient – Oklou, “une très bonne amie” ; Dviance, “un musicien incroyable” – qui l’aide à développer sa musique, avant une rencontre IRL.
Voix spectrale et caverneuse
Un premier titre sur SoundCloud attire l’attention de Dean Bein, fondateur de True Panther Records, qui l’invite à enregistrer à New York. Le jour des résultats du bac, Lauren monte dans l’avion. L’histoire présente des similitudes avec celle de King Krule, lui aussi repéré par Bein dans les méandres du web. D’autant que Lauren Auder déploie une voix aussi spectrale et caverneuse que celle de son confrère britannique. “Je trouve que la comparaison n’a pas lieu d’être…” balaie-t-il d’un air agacé.
Oui, Lauren Auder a un univers bien à lui où nagent des fantômes et s’envolent des violons, où la fureur le dispute aux larmes. Sur scène, tout se tient, et plus encore. Le silence se fait, les yeux écoutent.
Ep Who Carry’s You (True Panther Records)
Concert Le 14 mars à Paris (Gaîté Lyrique, avec Sophie et Lëster, dans le cadre du festival Loud & Proud)
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