Expérimentale et pourtant pop, la musique indocile d’Anglais autonomes. Critique et écoute.
A force de réduire le label Kütu Folk de Clermont- Ferrand à quelques clichés pittoresques – le folk bucolique des Appalaches d’Auvergne, les pochettes cousues main par maman –, on aurait presque nié à cette belle écurie le droit de grandir, d’évoluer, de s’évader. Ce qu’il fait désormais régulièrement, soniquement et géographiquement, en recrutant aussi bien du hip-hop déréglé du Canada que de la pop dissipée avec ce groupe déniché à Brighton.
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Issu d’un autre collectif hyperactif (Willkommen), Eyes & No Eyes entretient ainsi des rapports très élastiques à la pop-music, résolument plus proche des expérimentions étirées – jusqu’au prog-rock parfois – de This Heat que des canons militaires de la britpop. Mais la pop surgit soudain au milieu d’une bruine de guitares ou d’un affolement de percussions, en un refrain incantatoire ou une mélodie effrontée, qui dérangent le désordre, organisent le chaos.
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