De Glasgow, un groupe lumineux et cousin de Mogwai propose un magnifique voyage instrumental dont vous inventerez les paysages. Critique et écoute.
Remember Remember, projet initialement solitaire de Graeme Ronald mais qui compte désormais six membres, pourrait être un groupe frère pour Mogwai. Comme lui, il est originaire de Glasgow. Chez lui, dans le fameux studio Castle of Doom, il a enregistré ses albums. Et à l’écoute de cette troisième réalisation, produite par le patron des lieux et homme à tout faire de la ville, Tony Doogan (Belle And Sebastian, The Pastels, Mogwai…), ce n’est sans doute pas un hasard.
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Car ces instrumentauxarabesques étirés, pointillistes, précieux, organiques et électroniques, kraut (le sufjanesque Pterodactyl) ou plus pop (le finale renversant Frozen Frenzy), solaires et bienfaisants (splendide, immense Why You Got a Blue Face?, la lente progression du formidable La Mayo) ou, plus rarement, sombres et menaçants (Magnets), semblent être le reflet d’une certaine facette de Mogwai, la plus brillante à défaut d’être la plus bruyante, celle qui flirte avec les étoiles heureuses plutôt que celle qui plonge ses brutalités dans le coeur magmatique de la Terre.
Ces huit morceaux, dont la grande densité n’empêche pas le décollage gracile, sont un formidable terreau pour les imaginations : le voyage d’une heure proposé par Forgetting the Present est magnifique, mais chacun inventera les paysages qu’il désire.
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