L’attachante histoire d’un adolescent qui tourne autour d’un père chef d’orchestre qu’il n’a jamais connu.
C’est l’histoire d’un ado, Victor (Romain Paul), qui vit seul dans le sud de la France avec sa mère aimante mais malade (Clotilde Hesme, poignante). Il semble attiré par la fille des voisins espagnols, Luna. Et puis un chef d’orchestre (Grégory Gadebois) vient diriger celui de Montpellier et on comprend très vite qu’il s’agit du père de Victor.
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C’est un mélo qui commence comme un film des frères Dardenne, et on se dit au départ qu’on l’a déjà vu quelques centaines de fois. Il y a pourtant quelque chose de changé dans le cinéma d’Alix Delaporte, dont le premier film, en 2011, Angèle et Tony (succès auprès du public), nous avait laissé froid. Son refus assez plat de développer un récit (il n’y avait aucune évolution dans Angèle et Tony) laisse aujourd’hui la porte entrouverte à une part de romanesque.
On croit assez peu à ce personnage de chef d’orchestre mais peu importe. Il produit dans le cinéma vissé de Delaporte un dérèglement bienvenu. Une part de familiarité étrange. Ce père est un fantasme, il n’existe peut-être pas. Mais il va libérer Victor, et du coup le film, et nous révéler une cinéaste intéressante, dont la volonté manifeste de ne jamais tomber dans le pathos, de tout raconter en creux, par non-dits, avait fini par gâcher et cacher l’inspiration, la part d’imaginaire. C’est une bonne surprise.
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