Portrait de Martin Luther King en action dans un biopic ultra formaté.
En 1965, Martin Luther King est déjà une personnalité de premier plan aux Etats-Unis. Récompensé d’un prix Nobel de la paix après son speech légendaire (“I have a dream”), il investit avec son équipe la petite ville de Selma pendant quelques semaines afin d’y mener ce qui sera l’une de ses plus grandes victoires dans la lutte contre la ségrégation raciale : une marche pacifique pour protester contre l’interdiction faite aux Noirs de voter dans certains Etats du Sud.
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Produit par la reine de la confession lacrymale Oprah Winfrey et mis en scène par la débutante Ava DuVernay, Selma entreprend donc de raconter son héros par le biais d’une seule séquence historique, de ses débuts à sa résolution positive. Le dispositif, en apparence plutôt judicieux, nous épargne les habituels allers-retours temporels de ce genre d’exercice mais se heurte vite aux conventions les plus usées du biopic, avec numéros d’acteurs cabotins (Tim Roth en surrégime, affublé d’un drôle d’accent sudiste) et montées d’émotion guidées par une musique omniprésente.
Tout, ici, semble calqué sur une même formule déclinée de The Lady (Luc Besson, 2011) en Discours d’un roi (Tom Hooper, 2010), un dosage précis entre les effusions mélo (dans l’intimité de Martin Luther King) et un traité de politique pour les nuls, évacuant la moindre complexité au profit d’une mythification univoque de son héros, qui méritait mieux qu’une vieille soupe de John Legend comme hymne officiel.
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