Absents depuis quinze ans, les Rentals reviennent : illusion de grandeur. Critique et écoute.
“It’s time to come home”, susurre Matt Sharp en début d’album – et on sent le soulagement après plus de dix ans de silence. Au départ (1995) envisagé comme une farce récréative en marge de son métier de bassiste de Weezer, The Rentals étaient pourtant devenus en deux albums une force créative, réhabilitant autour de synthés à paillettes et de basses phénoménales une certaine idée de la power-pop couillonne mais cartésienne, d’une efficacité à l’épreuve des larmes ou de la sueur. Toujours bien entouré (un Black Keys, des Lucius…), Matt Sharpe maintient ici l’illusion, avec un son toujours aussi pétaradant, ergonomique et bluffant. Mais il manque parfois des chansons pour acueillir ces productions dingues, en feux d’artifice. Car on atteint pas toujours ici la grandeur de Damaris ou Irrational Things, ce troisième album ayant même parfois tendance à déguiser des voitures à pédales en dragsters.