Lauréate du concours InRocKs lab 2016, la très douée Clara Luciani plonge dans le grand bain avec « Monstre d’Amour ».
En marge des dénis pareillement troublants de La La Land s’est développé en France ces dernières années un phénomène de nostalgie rance encore plus répugnant : le Yé-Yé Land. Ainsi voit-on émerger des chanteuses réduites à un seul prénom (pour éviter de mettre la honte à leur famille) sans autre ambition que de s’imposer en cruches friables comme les Sheila des millennials. On l’a toujours dit : variété est quasiment un anagramme d’avarié, et remercions Juliette Armanet, Fishbach et aujourd’hui Clara Luciani de réussir à faire de la chanson populaire sans barboter dans la soupe populaire.
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Luciani écrit des chansons trop personnelles, trop nécessaires pour se fourvoyer dans l’ironie, cette misérable excuse de la vacuité, de la haine de la musique. Grâce à la production sèche et attentionnée de Benjamin Lebeau des Shoes, les chansons de cette pétroleuse croisée chez La Femme et Nekfeu sentent la fougue et le besoin de dire. Elles le font sans bavardage inutile, choisissant le ton ad hoc pour les humeurs soupe au lait de Clara Luciani. Feutrée et traînante pour Pleure Clara, pleure, moment d’hébétude parfait, à la Françoise Hardy ; vigueur et morgue pour Comme toi, tube contagieux. Deux salles, deux ambiances. Parfaites.
Concerts le 11 mai à Bruxelles (le Botanique) et le 16 mai à Paris (Point Ephémère).
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