Le collectif, lancé par l’association Le Deuxième regard et soutenu par 300 personnalités du cinéma, donnent des chiffres pour mieux se rendre compte des disparités existant dans le milieu du cinéma et souhaite une plus grande parité.
A l’approche des César, ce vendredi 2 mars, et en parallèle à l’opération #MaintenantOnAgit, qui vise à collecter des fonds pour soutenir les associations qui soutiennent les femmes victimes d’agression sexuelle et de viol et qui se manifestera par le port d’un ruban blanc lors de la cérémonie de vendredi soir, le collectif « 5050 pour 2020 » se lance également cette semaine.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
300 personnalités du cinéma
Ce collectif, créé par l’association Le Deuxième regard, est constitué de 300 personnalités, hommes et femmes, du cinéma parmi lesquels les cinéastes Rebecca Zlotowski, Justine Triet, Bertrand Bonello, Toni Marshall, les producteurs Marie-Ange Luciani, Caroline Benjo, les acteurs et actrices Adèle Haenel, Léa Seydoux, Pierre Deladomchamps, ainsi notamment que des distributeurs, des scénaristes et d’autres personnalités occupant des postes dans le milieu du cinéma.
>>A lire aussi : Time’s Up : où en sont les prises de parole et de conscience en France ?<<
Le but de ce collectif est d’envisager une plus grande égalité entre hommes et femmes dans le milieu du cinéma, en profitant des suites de l’affaire Weinstein pour « transformer un moment en mouvement », en « dépassant le seul sujet des violences sexuelles » pour « avancer sur des mesures concrètes ». Le collectif avance trois arguments pour justifier leur action au profit d’une plus grande parité :
« Nous pensons que la parité réduit les rapports de force.
Nous pensons que la diversité change en profondeur les représentations.
Nous pensons qu’il faut saisir cette opportunité de travailler à l’égalité et la diversité parce que nous avons la certitude qu’ouvrir le champ du pouvoir favorisera en profondeur le renouvellement de la création. »
Un film français sur cinq réalisé par une femme
Le collectif « 5050 pour 2020 » pointe la forte domination du nombre d’hommes dans les métiers du cinéma, à l’exception des postes d’assistant réalisateur, de chargé de production, de coiffeur et maquilleur, de costumier, de scriptes et des postes relevant du juridique, de la comptabilité et de la communication. Ils observent aussi une forte disparité des salaires entre les hommes et les femmes, particulièrement aux postes de réalisation.
Ce n’est donc pas un hasard si une des premières études publiées par le collectif « 5050 pour 2020 » concerne « La parité derrière la caméra », s’intéressant au réalisateurs. Si le nombre de réalisatrice a augmenté depuis dix ans (+4 points de pourcentage pour les films de fictions et +7 points de pourcentage pour les films documentaires), elles ne représentent que 23% des cinéastes ayant réalisé au moins un film entre 2006 et 2016. Seul un film français sur cinq a ainsi été réalisé par une femme pendant cette période. A noter par ailleurs que le milieu du cinéma d’animation français reste quasiment uniquement masculin, où le nombre de films réalisés par une femme est très faible.
Enfin le devis moyen d’un film réalisé par une femme est inférieur de 36% à un film réalisé par un homme. Aucune femme n’a d’ailleurs réalisé de film coûtant plus de 20 millions d’euros sur cette période.
Une seule réalisatrice primée aux César
Le collectif publie également une autre étude consacrée aux César relevant la faible représentation, logique, des femmes, avec seulement 20% des César remportés par des femmes depuis leur création il y a 42 ans. Seule une réalisatrice a obtenu le César de la réalisation : Tonie Marshall en 2000 pour Vénus beauté (institut).
Le collectif « 5050 pour 2020 » compte « mener la bataille des chiffres comme levier de la prise de conscience et de la visibilité des enjeux mais aussi comme support des chantiers de réflexion à mener car nous voulons produire des idées, des solutions, des opportunités ». Ainsi, lance-t-il un observatoire de l’égalité dans l’industrie cinématographique afin de quantifier les évolutions à venir.
Un objectif clair et rapide est affiché : parvenir à la parité totale d’ici 2020 dans les conseils d’administration d’institutions publiques culturelles, dans les groupes privés, les syndicats professionnels, les festivals, les jurys et les écoles de cinéma afin de représenter la « pluralité réelle de notre pays ».
{"type":"Banniere-Basse"}