Dans la foulée du mouvement Time’s Up, une centaine de personnalités françaises lancent un appel aux dons pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Sur la couverture de notre dernier numéro, Eye Haïdara, Iris Bry, Camélia Jordana, Laetitia Dosch et Garance Marillier arborent un ruban blanc. Comme les nommées au César du meilleur espoir féminin, elles seront nombreuses à le porter ce vendredi 2 mars pendant la 43e cérémonie des César.
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En kiosques aujourd'hui : après l'affaire Weinstein, le cinéma français prend la parole https://t.co/gnMVLr0sy6 pic.twitter.com/OhyQXWNUvA
— Les Inrockuptibles (@lesinrocks) February 28, 2018
« Les femmes sont vulnérables face à la justice«
Lancée au Canada en 1991, la Campagne du ruban blanc (White Ribbon Campaign) avait été initiée par des personnes revendiquant leur opposition aux violences faites aux femmes après la tuerie antiféministe de l’École polytechnique de Montréal en 1989. un code qui a inspiré la Fondation des femmes – une structure qui gère les fonds récoltés et les redistribue vers plusieurs associations -, qui en a fait son emblème. Dans la continuité du mouvement Time’s Up dévoilé par Hollywood lors de la cérémonie des Golden Globes au mois de janvier, la Fondation lance la campagne « Maintenant on agit », dans les colonnes de Libération , mercredi 28 février. Une centaine de personnalités lance un appel aux dons pour lutter contre les violences faites aux femmes.
« Nous sommes inquiètes : mal accompagnées, les femmes sont vulnérables face à la justice. Il est temps d’agir. Ensemble, soutenons celles et ceux qui œuvrent concrètement pour qu’aucune n’ait plus jamais à dire #MeToo. Donnons », déclarent ces 130 personnalités parmi lesquelles on trouve Julie Gayet, Tonie Marshall, Sara Forestier, Leïla Slimani, ou encore Christine and the Queens.
«Maintenant on agit»: les femmes du cinéma français s'engagent https://t.co/lMfzQCmFV1 pic.twitter.com/qtCrWuZz02
— Libération (@libe) February 27, 2018
Maxime Ruszniewski, porte-parole de la structure, nous détaille le projet : « On a balancé, on a polémiqué, maintenant on veut des moyens pour les associations qui sont dépassées suite à l’affaire Weinstein. On lance donc une campagne de collecte de fonds. Quatre associations bénéficieront de cet argent : elles accompagnent les victimes dans les démarches judiciaires et sont aujourd’hui débordées. » Le Collectif féministe contre le viol (CFCV), l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), ainsi que Prendre le droit à Rennes et l’Espace femmes de Haute-Savoie bénéficieront de ces dons. Depuis l’affaire Weinstein et le #BalanceTonPorc, les appels auprès de ces associations ont explosé. Et une hausse 31,5 % des plaintes pour agressions sexuelles a été enregistrée par rapport au quatrième trimestre 2016.
Nous nous mobilisons au quotidien pour donner les moyens de l'égalité réelle entre les femmes et les hommes & soutenir les #associations agissant pour les droits des femmes ➡️ Ensemble, #MaintenantOnAgit ✊ https://t.co/njzuOH2vnY pic.twitter.com/ZBzJwn05sb
— Fondation des Femmes (@Fondationfemmes) February 27, 2018
« Il faut de l’argent pour se défendre juridiquement »
« La SPA reçoit 45 millions par an, la Fondation des femmes n’a même pas 300 000 euros, ce n’est pas normal », insiste Tonie Marshall auprès des Inrocks, la réalisatrice de Vénus Beauté (Institut), et César du meilleur film en 2000). La Fondation espère récolter au moins un million d’euros. Une initiative pour améliorer la prise en charge des victimes qui compte bien soutenir aussi Eye Haïdara qui prône le fait de pouvoir « aider toutes les femmes ». « Il faut de l’argent pour se défendre juridiquement. Ce n’est pas parce que ma voisine a moins d’argent que moi qu’un agresseur doit se permettre de s’en prendre à elle en pensant qu’il n’y aura pas de conséquences », assène la comédienne. Un premier bilan de l’action sera alors établi quelques semaines avant le Festival de Cannes qui se tiendra au mois de mai.
De son côté, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a salué la campagne rappelant que « de nombreuses associations dont l’action est importante sont financées uniquement depuis des années par de l’argent public ».
Bravo aux artistes françaises qui s’engagent pour lever des fonds pour accompagner les femmes victimes de violences sexuelles sous l’egide de la @Fondationfemmes à quelques jours des #Cesar2018
En France aussi, #TimesUp !https://t.co/Iel2lsAynw— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) February 27, 2018
« On va porter ce ruban avec détermination et conviction », a assuré lundi, le président de l’Académie des César, Alain Terzian. Une chose est sûre, la cérémonie de ce vendredi devrait être teintée de discours engagés sur l’égalité femmes-hommes dans le cinéma.
Propos recueillis par Iris Brey, Olivier Joyard, et Fanny Marlier
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