En Afrique du Sud, un duo pioche dans l’electronica et le hip-hop le temps d’un album explosif. Bientôt aux Trans. Critique et écoute.
Elle se nomme Catarina Aimée Dahms mais se fait surnommer Cata.Pirata. Ce n’est pas une pirate des Caraïbes, mais une pirate d’Afrique du Sud. Il est hollandais et répond au nom de Jori Collignon – on le rebaptiserait bien Jori Tromignon. Elle est plasticienne et chanteuse, il est producteur. Elle a souvent les cheveux roses ou turquoise, il est plus raisonnable au niveau capillaire. Ensemble, ils forment le duo tout en majuscules SKIP&DIE et publient cet automne un disque qui fait crac boum hue et braque les projos sur l’Afrique du Sud.
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Pour celui-ci, Cata et Jori se sont entourés de musiciens locaux rencontrés au gré de périples entre Soweto, Johannesburg, Le Cap et Guguletu… Plutôt que de sampler des classiques, ils sont ainsi partis à la pêche aux morceaux sur le terrain. Résultat, Riots in the Jungle, comme l’irrésistible single à qui il a donné son nom, est un disque éclatant comme un carnet de voyage.
En vrac, il évoque les cabanes des townships, le soleil de plomb, les routes poussiéreuses, les cafards, les émeutes et les histoires d’amour. Beau programme théorique pour un disque qui, dans six langues différentes – anglais, afrikaans, zoulou, xhosa, espagnol et portugais – prolonge l’entreprise electro-hip-pop entamée par M.I.A. (Delhi Dungeons) ou les voisins de Die Antwoord (Macacos Sujos).
Entre funk rieur et shangaan electro, SKIP&DIE choisit de faire de la politique en faisant danser les gens (La Cumbia Dictadura, Anti-Capitalista), et installe ses textes engagés sur le dance-floor. Pas de vuvuzela ici, mais un véritable savoir-faire dans l’art de provoquer les corps en boudant les lignes droites, en soignant les arrangements (Lihlwempu Lomlungu).
Cuivres radieux, choeurs festifs, beats molotov et mélodies tyranniques : Riots in the Jungle provoque souvent la transe. Ça tombe bien, le groupe sera à l’affiche des prochaines Transmusicales de Rennes, en décembre.
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