Le ministère de la Culture a confié l’aménagement du sous-sol du Palais de Tokyo au tandem bordelais Lacaton et Vassal. L’aménagement de cet espace fait l’objet de multiples polémiques et discordes.
Que penser de la nomination du tandem bordelais Lacaton & Vassal en vue de la réhabilitation des sous-sols du palais de Tokyo ? Réputés pour leurs interventions a minima et leur utilisation massive de techniques et matériaux industriels, les deux architectes se sont vu décerner en 2008 le Grand Prix national d’architecture.
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En termes de qualité et d’audace, donc, pas de doute, cette nomination est une excellente nouvelle. A un niveau plus symbolique, en revanche, les choses se corsent : élus parmi 87 postulants français et internationaux, Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont déjà commis en 2002 l’actuel site de création contemporaine, une architecture brute de décoffrage qui prend habilement en compte les multiples contraintes sécuritaires.
En leur confiant, dix ans plus tard, l’aménagement des quelque 9000 m2 de friches existantes dans les sous-sols du palais, le ministère envoie un signal clair : à long terme, les deux espaces vont donc bel et bien fusionner. Sauf que dans la réalité la situation est bien plus complexe, la préfiguration de ces espaces ayant fait l’objet de multiples polémiques et discordes.
Un temps convoités par le Centre Pompidou, qui souhaitait y installer une antenne (précocement baptisée “Centre Pompidou Alma”), les sous-sols ont fait par la suite l’objet d’une OPA du ministère de la Culture, qui a nommé Olivier Kaeppelin à la tête d’un projet de préfiguration préconisant le regroupement des deux sites pour une ouverture prévue en 2012.
Très inquiet par l’invasion fanfaronnante du Centre Pompidou, la direction du Site de création contemporaine avait à l’époque accueilli ce projet avec soulagement. Au risque de perdre son autonomie aussi bien en terme de programmation artistique que de maillage financier qui, avec son économie mixte, publique-privée, faisait du palais de Tokyo un cas quasi unique en France ?
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