Des rééditions digitales des farouches Sloy rappellent le génie de ces Français énervés.
On vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Un temps où l’un des meilleurs moyens d’être au fait de l’actu de la musique indé française était de mater Boulevard des clips sur M6. Un temps où John Peel pouvait encore passer le plumeau sur sa collection de vinyles. Un temps où Steve Albini n’était pas trop vieux pour porter des jeans troués. Un temps où, playlistés par la première, plébiscités par le deuxième (qui les a invités en Peel Session) et produits par le dernier, Cyril Bilbeaud, Armand Gonzalez et Virginie Peitavi faisaient sous le nom de Sloy et dans la langue de Yoplait (en yaourt, donc) un boucan aussi prodigieusement infernal que Shellac, le groupe d’Albini justement, ou The Jesus Lizard.
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Depuis, l’un enrage derrière les fûts de Zone Libre, les autres débauchent la new-wave sous le nom de 69. Mais leurs premiers cris n’ont rien perdu de leur pouvoir abrasif et de leur démence, comme le rappelle une opportune réédition numérique. « J’ai envie que les gens aient le frisson quand ils nous écoutent ou qu’ils viennent nous voir, que ce soit un moment de leur vie », nous disaient-ils en 1995. Le frisson n’a jamais cessé.
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