La pop déformée, détournée, d’un Français trop discret.
Longtemps, ce Français doué est sorti masqué : les noms de faux groupes (Double U ou Franklin) changeaient mais on le reconnaissait toujours à travers ces dérisoires écrans de fumée. Car sa personnalité, comme ses humeurs, sont fortes, tranchantes. Rabeyrolles fait partie de ces musiciens qui jamais ne renient leurs enthousiasmes, leurs coups de coeur, additionnant les bagages tout en voyageant le coeur léger. De ce long voyage dans les musiques – c’est son huitième album -, il a ramené une pop déformée, à sa taille, à sa main. Une pop comme la vie, mélancolique un instant, épanouie le suivant, énervée puis apaisée, anxieuse puis radieuse dans le même souffle. Pour ce premier album sous son nom, Frank Rabeyrolles se devait de rassembler tous ces fragments, ces sensations, ces approches de la musique éparpillés sur sa riche et passionnante discographie. En magister azimuté, il sonne donc à la fois sévèrement expérimental et innocemment pop, électronique et bucolique, agité et contemplatif. On n’écrit pas, en hommage à Can, une chanson comme Listening to Tago Mago sans être un intrépide voyageur, qui rêve toujours à la fenêtre.
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