David Hogg, un rescapé de la tuerie ayant fait 17 morts dans un lycée de Floride est victime de cyberharcèlement après ses prises de position contre la politique pro-armement de Trump.
« Nous devons continuer à lutter pour empêcher que cela se reproduise. Merci à tous ceux qui nous ont aidés durant ces derniers jours, nous devons aller encore plus loin. #neveragain« , écrit David Hogg, sur Twitter, le 18 février. Le lycéen de 17 ans, survivant de la tuerie de Parkland en Floride, est devenu le fer de lance du mouvement anti-armes à feu après une interview donnée sur CNN le lendemain du drame. Depuis, c’est de harcèlement qu’il est victime sur les réseaux sociaux, accusé d’être un acteur engagé pour critiquer la politique de Donald Trump.
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We MUST continue fighting to prevent this from happening ever again. Thank you to all those that helped in the past days we have so much further to go. #neveragain
— David Hogg 🟧 (@davidhogg111) February 18, 2018
« C’est inacceptable »
Le 14 février, lorsque Nikolaus Cruz s’introduit dans le lycée Marjory Stoneman Douglas, au sud de Miami, et ouvre le feu, David Hogg se réfugie dans une salle avec plusieurs élèves. Passionné de journalisme, le jeune homme filme ses camarades de classe qu’il fait réagir à chaud sur la législation des armes à feu.
Le bilan sera de 17 morts auxquels s’ajoutent de nombreux blessés. David s’en sort indemne mais retourne dès le soir de la tuerie devant l’établissement où de nombreux médias sont postés et se lance dans un plaidoyer contre les fusillades de masse, relate Vox.
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« C’est le 18e cas cette année. C’est inacceptable. Nous sommes des enfants, vous êtes des adultes. Vous devez agir et jouer un rôle. Travaillez ensemble, surmontez vos divisions politiques, et faites enfin quelque chose », répète-t-il au micro de CNN le lendemain.
Powerful plea from a student who survived the Parkland shooting, David Hogg: “Please! We are children. You guys are, like…the adults. Take action, work together, come over your politics, and get something done.” pic.twitter.com/UcTNungORp
— Vera Bergengruen (@VeraMBergen) February 15, 2018
Un acteur ?
Une médiatisation qui va le propulser au cœur de théories conspirationnistes sur la toile. Des vidéos, devenues virales, l’accusent d’être un imposteur participant à un complot dont le but est de discréditer le président américain.
La première d’entre elles se sert du fait que David soit le fils d’un ancien agent du FBI pour supputer que son père l’ait entraîné dans une campagne anti-Trump, explique The Washington Post.
Plus fantasque encore, selon certaines sources complotistes, il serait, au même titre que d’autres élèves ayant témoigné après le drame, un acteur. Une allégation qui rejoint, d’après le journal américain, les conspirations orchestrées par certains partisans des armes à feu qui prétendent que les militants contre leur libre circulation embauchent des comédiens qui se font passer pour des victimes de fusillades factices.
Explosion sur la toile
Les messages propageant ces théories conspirationnistes ont très vite inondé Twitter. Une certaine « Linda », a notamment publié une photo de David Hogg tirée des annuaires scolaires américains, accompagnée du message suivant : « David Hogg n’était pas au lycée de Parkland. J’étais à l’école avec lui à Redondo Shores, en Californie, et nous avons eu notre diplôme en 2015. Il a toujours voulu travailler pour CNN et devenir acteur. »
😂😂😂 he moved from California our freshman year and hasn't transferred since. I've worked with him in many tv production project and sorry @davidhogg111 but he isn't that great of an actor. Everything you see is real. pic.twitter.com/rAAgWMfR7X
— Daniel Williams (@danielwillims) February 21, 2018
Des allégations moquées par ses camarades de classe, à l’image de Daniel, qui précise que David vit bien en Floride depuis qu’il a quitté la Californie et assure ironiquement « qu’il n’a rien d’un grand acteur. »
Cependant, le phénomène a pris une ampleur telle que ni Facebook ni Youtube n’ont réussi à filtrer le flux de posts relayant ces informations mensongères. Si la plupart ont été supprimées depuis, une vidéo a rassemblé 200 000 vues avant d’être retirée par la plateforme de Google.
« Je suis en colère et… extrêmement fière »
Des chercheurs d’Hamilton 68 (un organisme indépendant qui traque les campagnes de désinformation liées à la Russie) auraient, par ailleurs remarqué que ces contenus ont été relayés par des bots russes, révèle Le Monde. Ces programmes automatisés auraient publié, ces derniers jours, de nombreux tweets contenant « Hogg« , « David‘ et « Survivor » sans que les chercheurs ne précisent dans quels types d’énoncés ces termes avaient été employés.
Autant de processus qui ont gangrené la toile au point qu’un certain Donald Trump Jr., le fils aîné du Président Américain a lui-même « aimé » sur Twitter un contenu reprenant ces diffamations…
Plus grave, la famille du lycéen aurait reçu des menaces de mort selon le Washington Post. « Je suis tellement stressée », a expliqué la mère de David, une semaine après la fusillade. « Je suis en colère et épuisée. En colère, épuisée et extrêmement fière. «
La détermination du jeune homme n’est, cependant, en rien entamée par ces tensions. Il continue de poster sur Twitter des messages militants, marqués du #nerveragain (plus jamais ça).
Promises without action are lies that cost lives. #neveragain
— David Hogg 🟧 (@davidhogg111) February 22, 2018
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