L’ex-députée a refait surface à Washington, où elle livré un discours de dix minutes lors du rassemblement annuel des conservateurs. Elle n’envisage toutefois pas de reprendre la politique.
Pour son grand retour, après avoir annoncé son retrait de la vie politique le 10 mai 2017, Marion Maréchal-Le Pen a livré un discours de dix minutes à Washington jeudi 22 décembre. Elle a pris la parole à la Conservative Political Action Conference (CPAC), le grand rassemblement annuel des conservateurs américains, devant près de 10.000 personnes, comme le rapporte Le Monde.
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« La France, de la fille aînée de l’Église à la petite nièce de l’islam »
Programmée le premier jour, une heure après le discours de Mike Pence, le vice-président américain, elle a axé son allocution sur l’Union européenne, qu’elle qualifie de « tueuse de nations millénaires », sous les applaudissements.« 80 % des lois sont imposées par l’Europe », a-t-elle d’abord déclaré en anglais, avant de s’essayer aux punchlines hasardeuses : « la France est en train de passer de la fille aînée de l’Église à la petite nièce de l’islam ».
« Je ne suis pas choquée quand Donald Trump dit ‘l’Amérique d’abord’, a-t-elle poursuivi. Je veux l’Amérique d’abord pour les Américains, la Grande-Bretagne d’abord pour les Britanniques, la France d’abord pour les Français ! »
« Il ne faut jamais sous-estimer le peuple. Le Brexit en Grande-Bretagne, La Manif pour tous en France, et bien sûr l’élection de Donald Trump… Vous avez réussi à remettre le conservatisme au sommet. (… ) Je suis venue vous dire qu’il y avait, en France, une jeunesse conservatrice prête au combat », poursuit-elle, avant de conclure en français : « Vive les nations libres, vive les peuples libres ».
Pas de retour en politique… pour l’instant
Un discours particulièrement élogieux envers Donald Trump, durant lequel elle a adapté le fameux slogan du président américain façon french touch : « Make France great again ! » De là à imaginer un retour sur le devant de la scène politique française, il n’y a qu’un pas.
Mais cette option ne serait pas à l’ordre du jour selon son entourage. « Marion a eu la délicatesse de prévenir Marine Le Pen et de lui dire précisément qu’elle ne souhaitait pas que son initiative personnelle et d’ordre professionnel soit vue comme un retour en politique », expliquait mercredi le porte-parole du FN, Sébastien Chenu.
Pourtant, il faut bien admettre que Marion Maréchal-Le Pen aurait une belle carte à jouer. Le Front National semble à bout de souffle, le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot fait des débuts très modestes, et Laurent Wauquiez s’est tiré une balle dans le pied avec ces déclarations ahurissantes lors d’un cours dans une école de Lyon. L’ancienne député jouit toujours d’une très belle cote de popularité auprès des adhérents du FN. La petite-fille du Menhir, vue à l’époque comme la porte-parole de l’aile libérale et identitaire de la formation d’extrême-droite, pourrait tenter de fédérer autour d’elle, alors que la voie est désormais grande ouverte à droite.
Une académie de sciences politiques pour « tous les courants de la droite »
Mais elle n’est pas à ce jour dans cette optique. Sur place, elle a même refusé des interviews télévisées pour de grandes chaînes nationales comme Fox News. « Elle ne voulait pas commenter la vie politique française », avance son entourage, selon Le Point. L’ancienne députée FN ne souhaite pas « quémander des soutiens financiers » pour son projet « d’académie de sciences politiques », mais doit cependant rencontrer des chefs d’entreprise durant ces deux jours « très chargés ».
Dans une tribune publiée jeudi sur le site du média d’extrême-droite Valeurs Actuelles, elle expliquait vouloir participer à « la création d’une académie de sciences politiques » pour « détecter et former les dirigeants de demain ». Un projet qui n’est, selon elle, « rattaché à aucun parti politique et ne sert aucun d’eux ». L’idée étant d’en faire « le terreau dans lequel tous les courants de la droite pourront se retrouver et s’épanouir ».
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