Marilyn Monroe est morte le 5 août 1962. Cinquante ans après, elle hante toujours nos bibliothèques.
A moins d’être un fétichiste des années 50, on ne retiendra de sa filmographie que Certains l’aiment chaud (Billy Wilder) et Les Désaxés (John Huston). Eventuellement Quand la ville dort (Huston encore) ou Eve (Mankiewicz), sauf qu’elle n’y fait qu’une micro apparition.
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Au rayon livres, en revanche : Blonde de Joyce Carol Oates, Mémoires imaginaires de Marilyn de Norman Mailer, La Fin du film d’Arthur Miller, Marilyn dernières séances de Michel Schneider, Marilyn et JFK de François Forestier, sa Confession inachevée à Ben Hecht, Fragments, ses propres écrits, et tant d’autres où elle est présente, tant d’autres qui sont consacrés au mystère de sa mort, de sa vie.
De tous, c’est peut-être Truman Capote qui la comprit le mieux. Il la rencontre jeune débutante sur le tournage de Quand la ville dort en 1950. Ils écumeront ensemble les bars de Manhattan à boire du champagne, à parler crûment des hommes et de sexe. Car Marilyn parlait “salty”, raconte Capote dans une jolie nouvelle, “Une enfant radieuse”, qu’il lui consacre dans le recueil Musique pour caméléons.
Mais c’est en s’inspirant d’elle pour Holly Golightly dans Petit déjeuner chez Tiffany qu’il la capture le mieux : une fille qui n’appartient à personne et ne trouve sa place nulle part. Il la proposera pour le rôle, mais les studios lui préféreront Audrey Hepburn. Une meilleure actrice, certes. N’empêche qu’aujourd’hui c’est Marilyn qui hante nos romans, soit notre inconscient collectif. Un corps romanesque, une vie comme un roman : du prêt-à-écrire. Les écrivains comprirent qu’elle avait besoin de leurs mots pour se traduire à elle-même.
Nelly Kaprièlian
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