Nick Cave, ce stakhanoviste du songwriting, sort un double CD à visage de Janus, les cadences enragées d’Abattoir Blues tranchant (dans le vif) avec les envolées éthérées de The Lyre of Orpheus. Evitant la braderie de rogatons réchauffés qu’implique trop souvent pareille prolificité, l’entreprise, aussi lettrée que farfelue (qui d’autre aurait l’idée de faire rimer […]
Nick Cave, ce stakhanoviste du songwriting, sort un double CD à visage de Janus, les cadences enragées d’Abattoir Blues tranchant (dans le vif) avec les envolées éthérées de The Lyre of Orpheus. Evitant la braderie de rogatons réchauffés qu’implique trop souvent pareille prolificité, l’entreprise, aussi lettrée que farfelue (qui d’autre aurait l’idée de faire rimer les chaussettes de Vladimir Nabokov et le Chinese Rocks de Johnny Thunders ?), a fière allure. Avec son titre godardien et son lyrisme digne d’un outtake de Springsteen, Breathless impressionne, tandis que la con-jonction d’une écriture inspirée, de chœurs gospel (There She Goes, My Beautiful World) et d’une flûte jazzy fait tourbillonner des mélodies battues en neige (éternelle), la caverne de Nick ayant cette fois une vue imprenable sur d’assez éblouissants sommets.
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