Pour apprécier Laid Back Galerie, il faut d’abord pouvoir passer outre le premier morceau, surfait et crispé, pas assez laid-back justement, malgré la présence vocale du vieux crooner Johan Asherton. Il faut ensuite se laisser doucement chavirer et habiter par la collection de morceaux en demi-teinte, oscillant entre des ballades électroniques et des morceaux de […]
Pour apprécier Laid Back Galerie, il faut d’abord pouvoir passer outre le premier morceau, surfait et crispé, pas assez laid-back justement, malgré la présence vocale du vieux crooner Johan Asherton. Il faut ensuite se laisser doucement chavirer et habiter par la collection de morceaux en demi-teinte, oscillant entre des ballades électroniques et des morceaux de pop robuste et lyrique, à l’intersection entre electro, disco et new-wave. Surtout, Ginger Ale, duo anonyme de producteurs parisiens, donne l’impression d’avoir beaucoup écouté certains disques nonchalants de Manchester ? en particulier ceux de New Order.
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Du coup, Laid Back Galerie sonne comme un exercice d’exorcisme d’amours passées, pas encore complètement défuntes, une collection de vignettes rehaussées par une multitude de chanteurs invités, parmi lesquels on retrouve notamment Matthieu Malon, Sondre Lerche ou Etienne Daho, en plein exercice de poésie pop rimée, implicitement influencée par la grammaire de Gainsbourg. Au bout de quelques écoutes, le disque révèle une vraie cohérence d’ensemble, enjouée et ludique, malgré quelques faiblesses de jeunesse.
Finalement, ce qui aurait pu n’être qu’un futile exercice de pop électronique se révèle en fait porteur de nouveaux talents et surtout de vraies questions, relatives au devenir de la musique électronique en France : mis à part le circuit des clubs et quelques réseaux d’expérimentateurs farouches, la musique instrumentale semble désormais fortement compromise en tant que telle. Qu’une paire de producteurs comme Ginger Ale doive recourir à des chanteurs (et chanteuses, dont la tendre Klima) pour enjoliver ses constructions électroniques en est une preuve accablante : la pop, décidément, ne peut pas rester sans voix. Vivement que quelqu’un vienne contredire cette dure vérité.
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