La première fiction d’un artiste contemporain, tournée dans une carrière de calcaire.
Ce premier film d’un plasticien islandais porte les stigmates de la formation de son auteur. Situé essentiellement dans et autour d’une mine de calcaire au Danemark, il s’appuie sur la cinégénie fantastique du lieu : chaque plan méticuleusement cadré témoigne d’un intense souci visuel.
Les visages des mineurs, blanchis par la poussière de cette usine-carrière, les impressionnants décors industriels, la nature environnante, déserte et hivernale, composent un camaïeu parfait. Dans ce décor camouflage émergent quelques ouvriers.
Surtout deux frères dont l’un, petit magouilleur fantasque et allumé, fourgue à ses camarades un alcool suspect, additionné de produits chimiques divers qu’il dérobe dans l’usine. Cette situation fournit un semblant d’intrigue. Elle se complète par des scènes semi-oniriques et une vague dimension amoureuse en pointillé. Il s’agit avant tout d’une farce burlesque et froide, d’un trip formel où la question humaine reste secondaire.
Winter Brothers de Hlynur Pálmason (Dan., Isl., 2017, 1 h 34)