Réforme du bac, salaires des profs, laïcité à l’école, et petit clash avec Alexis Corbière citant Orelsan : le débrief de “L’Emission politique” en cinq points.
C’est une personnalité peu connue qui a répondu aux questions de Léa Salamé ce 15 février sur France 2 : 54 % des Français ne l’identifiaient pas en novembre dernier, selon un sondage. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, aura-t-il gagné en notoriété après son passage dans L’Émission politique ? Son passage n’a en tout cas attiré que 1,5 million de téléspectateurs (7,2 % de part d’audience) – un score légèrement supérieur à celui de Laurent Wauquiez le mois dernier. De son face à face avec des lycéens au débat tendu qu’il a eu avec Alexis Corbière, voici ce qu’on peut en retenir.
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1 – 71% des spectateurs convaincus
A l’issue de sa prestation, Jean-Michel Blanquer a convaincu 71 % des téléspectateurs, selon un sondage Ipsos réalisé auprès de 1 052 personnes pendant l’émission. C’est le record de l’émission.
sondage @IpsosFrance sur la prestation de @jmblanquer à @LEPolitique :
71% l'ont trouvé convaincant, dont…
… 90% des sympathisants @enmarchefr
… 83% chez les @lesRepublicains
… 72% au @partisocialiste
… 69% à la @FranceInsoumise
… 52% au @FN_officiel#LEmissionPolitique pic.twitter.com/ahB08INqFy— mathieu gallard (@mathieugallard) February 15, 2018
“J’en suis presque ému. Je reçois ce chiffre avec humilité et plaisir”, a réagi le ministre, se félicitant d’avoir réussi à faire globalement consensus. Car selon lui il faut “éviter les clivages et les polémiques inutiles”.
2 – La dédicace d’Alexis Corbière à Orelsan, dans un débat tendu
Le ministre s’est aussi félicité d’avoir « apparemment » convaincu des sympathisants de la France insoumise. Mais ça n’a pas été le cas d’Alexis Corbière, avec qui le ton est monté. Il était temps, car le reste de l’émission s’est déroulé sur un ton relativement consensuel. A cette occasion, le député LFI a convoqué Orelsan pour appuyer sa volonté de rendre la cantine gratuite pour tous les écoliers, ce qui coûterait autant que ce que la suppression de l’ISF “a rendu aux ultra-riches” : “C’est simple et basique”.
Alexis Corbière a reproché au ministre de ne pas être « un homme neuf » : il a été directeur général de l’enseignement scolaire sous le gouvernement Sarkozy, et serait donc responsable de 46 000 suppressions de postes d’enseignants. “On a créé des postes d’enseignants alors même que la démographie française actuelle fait qu’il y a moins d’élèves à l’école primaire : le taux d’encadrement à la rentrée prochaine va progresser en milieu urbain comme en milieu rural”, a répliqué M. Blanquer.
3 – Réforme du bac : le ministre répond aux inquiétudes sur le grand oral
Interrogé par deux lycéens sur la réforme du bac, et notamment sur le risque que le « grand oral » accroisse les inégalités sociales, Jean-Michel Blanquer est resté droit dans ses bottes. S’il a reconnu cette inégalité face au langage, il a maintenu sa croyance dans la possibilité des les réduire par l’enseignement : “Pendant toute la scolarité, on va les préparer à cet oral. Ce n’est pas un oral pour piéger, mais pour mettre en valeur ce que sait l’élève”.
4 – Incertain sur la laïcité à l’école
Le ministre a ensuite été interrogé par Fatiha Agag-Boudjahlat, professeure d’histoire-géo et cofondatrice de l’association « Viv(r)e la République », sur un problème très précis lié au communautarisme : les certificats de complaisance faits par des médecins pour que des jeunes filles ne puissent pas aller à la piscine avec des garçons. En la matière, il s’est déclaré incompétent : “Je ne sais pas comment empêcher un médecin de faire un certificat de complaisance”. Il a cependant déclaré qu’une proposition de loi existe pour mieux contrôler les écoles confessionnelles.
5 – Sur le pouvoir d’achat « insuffisant » des enseignants
Jean-Michel Blanquer a affirmé que le pouvoir d’achat des enseignants était « insuffisant » : ils “ne sont pas suffisamment payés”. “On doit travailler pour que cela change dans les conditions budgétaires qui sont celles de la France”, déclare-t-il. L’une des promesses d’Emmanuel Macron en la matière a été rappelée : 3 000 euros de prime par an l’année prochaine pour les enseignants en zones d’éducation prioritaires. “Il y aura d’autres mesures de ce type, ça va se faire dans le temps, à la mesure des moyens”, a-t-il promis.
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