Les Danois dévient du punk sur un album plus complexe et riche en surprises. Critique et écoute.
Sens de la théâtralité à la Nick Cave, romantisme morveux à la Libertines, noirceur bastringue à la Tom Waits : pour leur troisième album, les Danois de Iceage ont déjà droit à toutes les comparaisons possibles et imaginables. Et si ces analogies s’avèrent plus ou moins pertinentes, elles risquent néanmoins d’occulter le fait qu’ils livrent aujourd’hui leur meilleur album. Après les essais inauguraux New Brigade (2011) et You’re Nothing (2013), Iceage semble pourtant avoir mis de l’eau dans son vin. Mais si le groupe s’est délesté de ses guitares abrasives, laissant place à des inclinations plus country (on y croise des instruments comme une mandoline ou des violons), son sens de la rugosité ne s’est pas estompé, au contraire. Ainsi, en abandonnant ses hurlements punk, le chanteur Elias Bender Rønnenfelt (belle petite gueule d’ange cabossée) laisse entendre une voix frappante de magnétisme, constamment au bord de la rupture et au pouvoir de fascination persistant. A l’image de son chanteur transformé, le Iceage nouveau risque dans les prochains mois de faire des ravages.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
concert le 1er décembre à Paris (Nouveau Casino)
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}