Aucun pénis n’a été maltraité dans cette nouvelle vidéo du duo belge.
Il y a quelques semaines, on tombait sur le clip complètement dingue du duo belge Juicy. Alors que les garçons de la rédaction en frissonnent encore, Julie Rens et Sasha Vovk enchaînent avec une nouvelle vidéo, à l’esthétique radicalement différente. Exit donc les avatars animés chasseurs de masculinité et la forêt remplie d’arbres et de buissons sexués, au profit des “vraies” deux chanteuses, dans de “vraies” chambres à coucher.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dans cette nouvelle vidéo, Die baby die, réalisée cette fois par la paire Ulysse Vauthier & Romain Habousha, les filles partagent la même tristesse. Cette peine qui les cloue à leur lit et leur fait manger plein de pâte à tartiner au chocolat, est évidemment causée par un homme, qui d’autre ? Ce garçon, qui entretenait une relation avec chacune, est désormais démasqué, ce qui rend les filles complices dans leur chagrin. Une valse à trois (et plus) à regarder en première ci-dessous :
Interview avec Juicy
À la réception de ce deuxième clip, notre envie de nous entretenir avec ces deux artistes qui ne font qu’une bouchée des conventionnelles relations homme-femme était encore plus grande. Alors qu’elles se rendaient au Studio Brussels pour un live, on a pu leur passer un coup de téléphone. Le duo nous a répondu depuis sa voiture et dans la bonne humeur (avec quelques bruits de klaxon et de clignotants en prime).
Comment vous êtes vous rencontrées ?
Julie : au conservatoire de Bruxelles, dans la session jazz. Nous étions dans la même classe de chant. On a rapidement commencé à jouer ensemble dans différents projets, avec des styles variés. Puis il y a deux ans et demi, on a lancé le projet Juicy.
Avant Juicy, vous réinterprétiez à votre façon des tubes des années 90, 2000 ?
Sasha : on avait l’habitude de jouer ensemble. Et un peu par hasard il y a donc deux ans et demi, un pote à nous, nous a demandé de participer à une exposition, de faire un petit moment musical. Le thème était l’inconfort. Avec Julie, on a décidé de reprendre des textes bien sexistes, bien trash et sexuels. On l’a fait à notre sauce et on a trouvé ça super drôle que ça sorte de notre bouche en fait ! Ce genre de gros rap bien dégueulasse que l’on faisait, c’était vraiment inconfortable et surtout rigolo.
L’idée de monter le projet Juicy vous est venue de là ?
Julie : oui. En gros, comme on a beaucoup tourné avec ce projet de covers, on avait envie d’écrire nos propres trucs, sans forcément se projeter très loin, sans se donner de deadline ni de cadre. Mais on voulait tout de même rester dans la lignée de ces covers, c’est-à-dire garder les influences r’n’b, soul, hip-hop, tout en conservant aussi les thématiques et cette manière second-degré de les aborder, qui était par ailleurs un peu le fil conducteur de ce précédent projet. Dans nos compositions, même si on veut garder ce truc-là, on essaye tout de même que ça soit plus évolué.
Votre EP à paraître tourne beaucoup autour des relations hommes-femmes…
Julie : oui. Avec le premier morceau qu’on a sorti, et un peu pour faire la transition d’avec les covers, on voulait mettre l’homme dans la position d’objet. Tu sais, cette position qu’occupe systématiquement la femme dans tous les morceaux de hip-hop. On tenait à ce qu’il y ait beaucoup d’humour et de second degré, parce que le texte est quand même totalement stupide. Mais oui, tous les autres morceaux parlent effectivement de cette relation. Mais après, nous sommes en train de nous dire que ce n’est pas une thématique qu’on utilisera sur tous les morceaux. Si on sort un album, il ne parlera pas que de ça quoi… On trouve ça chouette que pour chaque EP, chaque album, ou plus généralement chaque projet, il y ait une thématique à développer. Qu’il y ait un lien entre les morceaux.
Utiliser l’humour vous permet plus de marge de manœuvre pour aborder cette thématique ?
Julie : nous ne sommes pas des féministes engagées, ni des Femens (rires). On est conscientes que ce sont des sujets hyper sensibles pour le moment. Et ce n’était pas du tout calculé de sortir notre musique en même temps que toutes ces polémiques. Mais oui, clairement, l’humour donne plus de liberté pour dire les choses, à partir du moment où les gens comprennent que c’est de l’humour. Et puis, on n’a rien contre les hommes (rires) !
Pour soutenir le projet vous avez décidé de clipper tous les morceaux ?
Sasha : quand on a commencé à écrire ensemble, on a vu directement assez loin. On voulait que l’EP soit entièrement clippé, alors on s’est aussi entourées de cinq réalisateurs, et aussi de cinq beat-makers. Après avoir composé les morceaux de l’EP, on les a confiés à ces producteurs qui nous ont aidé à trouver des bons fonds, des choses qui rendent les chansons un peu plus fat. C’était vraiment une envie affirmée de s’entourer de tout ce monde, tous ces talents bruts qu’on admire et avec qui on voulait vraiment bosser.
Pour ces clips justement, c’est vous qui écrivez le déroulé ? Où vous laissez les réalisateurs mettre des images sur vos mots ?
Julie : quand on planchait sur nos textes, on avait directement des images en tête, une sorte de mini-scénario quoi. À chaque fois, le texte est vraiment lié à l’image du clip. La plupart du temps, on écrivait tout de même les lignes directrices.
Sasha : c’est ça. Ensuite, c’est vraiment l’imaginaire des réals qui créait le tout.
Le premier EP de Juicy, Cast A Spell, paraîtra le 23 mars prochain. Le troisième épisode de leurs aventures (avec un guest spécial) sera prêt pour la fin de ce même mois de mars. Juicy organisera aussi deux releases party à Bruxelles, au AB club le 22 mars et au Beursschouwburg le 23.
{"type":"Banniere-Basse"}