Le quinzième album du songwiter canadien s’avère romantique, élégant et proche de la perfection.
D’abord apparu comme prodigieux – on le comparait à Paul McCartney ou à Elton John –, Ron Sexsmith, à force d’excellence sans accidents, d’albums bien troussés enfilés les uns après les autres et de discrétion obstinée, a fini par faire un peu partie des meubles, artisan aimable d’une pop sans excès, humble idole suivie avec cette tendresse que l’amant conserve pour l’objet de sa passion, une fois celle-ci vieillie. Ce n’est certes pas ce quinzième album qui rebattra les cartes, pourtant le charme qui s’en dégage suscite une admiration renouvelée.
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Dans ces ballades aux harmonies parfaitement cintrées, dans ces mid-tempi paisibles, ces guitares Leslie et ces pianos bastringues, Sexsmith est tellement chez lui qu’il paraît mériter pour lui-même le titre de last rider un peu triste et malicieux, familier des horizons crépusculaires, solitaire et entier. Romantique à jamais, toujours aussi étranger au cynisme et au vide hurlant de notre temps, Sexsmith, à 53 ans, a conservé de sa pureté adolescente, chose rare et belle. L’innocence non feinte et l’élégance si bien préservée de sa musique l’attestent suffisamment pour qu’une fois encore on ôte son Stetson et qu’on s’incline avec respect.
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