Le trio anglais Hawk House revient à un rap onirique d’une autre époque. Critique et écoute.
Si J Dilla était toujours parmi nous, il aurait sûrement hoché la nuque à l’écoute de Vulcan Grip. Et puis il se serait collé les sourcils au plafond en apprenant que le rap de Hawk House ne débarque ni de New York, ni de Philadelphie, mais bien de Londres. S’il fallait attribuer une famille hip-hop à ce trio, on les désignerait comme les enfants spirituels des Fugees ou de Digable Planets. Beats mid-tempo, claviers incandescents, basses cotonneuses, tout y est. Cet ep se révèle plus expérimental, mais toujours aussi soulful. Il est traversé par les mélodies perchées de la chanteuse Demae et les raps dilatés des frères Eman et Sam Gboyega. Après la poésie intimiste de Grow et le funk lunaire de Vulcan Grip, le trio neutralise définitivement votre système nerveux sur Chill Pill. Sans rien inventer, Hawk House esquisse ici l’illusion jubilatoire que l’époque golden age des 90’s n’est pas tout à fait révolue.