On découvre la beauté sauvage de ce folk onirique venu de Nouvelle-Zélande. Critique et écoute.
“French For Rabbits” – les lapins, donc. Certainement pas des chauds lapins : il règne un froid de cathédrale gothique dans cet album, hanté par mille fantômes, comme son titre l’indique. Car la voix de Brooke Singer conserve dans l’éther et le coton, en un piège fatal, mille autres timbres de femmes – de la tellurique Hope Sandoval à la plus gazeuse Julee Cruise. Dans une lenteur contagieuse, à la limite du coma, elle ondule ainsi dans des labyrinthes de dentelle, prolonge les silences, compose des torch-songs avec des points de suspension : quelque chose d’anormal, que l’on dégraderait en la décrivant comme de la “dream-pop”. Car il y a du fantastique dans ce folk élargi, qui ne pouvait venir que d’une de ces îles où l’on mesure encore humblement l’incroyable puissance et l’hostilité de la nature, la proximité des esprits. On aurait parié sur l’Islande, c’est la Nouvelle-Zélande. Merveilleux, au sens “conte” du terme.
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