Avec un album live pas comme les autres, Girls In Hawaii confirme sa position en altitude de la scène belge. Critique et écoute.
« D’habitude, je ne joue jamais de piano.” Cette phrase de Lionel, chanteur de Girls In Hawaii, explique à peu près tout du projet Hello Strange. Quand on rencontre le groupe au mois d‘octobre, les six Belges sont en pleine séance d’enregistrement dans une grange réaménagée à Louvain-la-Neuve, à quelques kilomètres de Bruxelles. L’idée : capter, dans les conditions du live, et avec des instruments inédits pour eux, une poignée de morceaux de leur répertoire, et ainsi préparer une tournée “unplugged” pour bien finir 2014.
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Unplugged ? Les Girls In Hawaii ont doucement esquivé l’exercice de l’album 100 % acoustique, trop limitatif, et surtout trop cliché pour un groupe arrivé à la fameuse maturité. “Je ne suis pas très fan de la ‘franchise unplugged’ que développent parfois des groupes qui doivent encore un disque à leur label. On a essayé de ne pas se mettre dans cette case. Ce qu’on a voulu faire, c’est simplement offrir un autre point de vue sur certains de nos morceaux.”
Hello Strange est une jolie bizarrerie dans la discographie de Girls In Hawaii (trois albums et une poignée d’ep). Chaque membre du groupe s’est imposé un instrument qu’il ne connaissait pas (on les a vus utiliser un harmonium indien, un vibraphone, un marimba, quelques vieux synthés…), poussant ainsi le processus créatif dans une optique de réinvention et de challenge à relever. “Quand tu te rends compte que tu n’as plus 18 ans, le défi est de savoir trouver de nouvelles idées. Ça fout le cafard de voir des mecs de 40 ans mimer leur jeunesse en continuant de faire la même chose.”
La quarantaine, les Girls ne l’ont pas encore atteinte. Mais déjà on sent l’assurance et le calme d’un groupe qui peut se permettre de se faire réellement plaisir, voire de se laisser aller à une parenthèse dans le temps, dont le résultat fut sans doute le plus beau cadeau de Noël pour les fans de Girls In Hawaii. Mais rien de plan-plan dans la démarche, car Hello Strange n’est qu’une île avant l’archipel à l’horizon : “C’est un nouveau chapitre pour nous. On espère que notre meilleur disque est toujours à venir.”
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