Véritable enfant de la balle, la comédienne illumine le dernier film de Xavier Giannoli en incarnant une Bernadette Soubirous contemporaine.
Dans “L’Apparition”, elle irradie en jeune fille frappée de mysticisme aigu. Visage poupin, grandes boucles blondes, voix fluette, Galatea Bellugi dégage quelque chose de très enfantin. Née d’une mère costumière et d’un père acteur, elle est une enfant de la balle et foulait les planches du Théâtre du Soleil à 6 ans.
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“Jouer était littéralement un jeu pour moi, mais avec quand même une dimension sérieuse puisqu’il y avait des partenaires, des costumes, un public. Ariane Mnouchkine était pleine de joie, de créativité, un très beau modèle.” Mais c’est en découvrant Gena Rowlands dans les films de Cassavetes que Galatea prend vraiment conscience de ce que peuvent être l’art et le métier de comédienne.
Quelques jours au couvent
Après quelques petits rôles, c’est dans l’excellent Keeper de Guillaume Senez qu’elle se fait remarquer. Elle y partage l’affiche avec Kacey Mottet-Klein dont elle tombe enceinte (dans la fiction), le jeune couple lycéen souhaitant garder le bébé contre l’avis des parents.
“J’ai défendu ce personnage même si je n’aurais pas fait le même choix dans ma vie.” Un petit rôle dans Réparer les vivants de Katell Quillévéré, puis c’est ce grand premier rôle de Bernadette Soubirous contemporaine dans L’Apparition.
Que pense-t-elle de ce personnage qui croit avoir vu la Vierge : “Ce mélange de mensonge et de vérité était très intéressant à jouer. Moi, je n’ai pas eu d’éducation religieuse et ne crois pas aux apparitions. Du coup, le travail d’actrice était passionnant, il fallait que je me convainque de quelque chose auquel je ne crois pas naturellement.”
Giannoli l’a envoyée quelques jours au couvent pour qu’elle parle à des sœurs, puis lui a montré des films fondés sur des parcours de jeunes femmes comme A nos amours de Maurice Pialat ou Breaking the Waves de Lars Von Trier.
Galatea voit elle-même beaucoup de films, s’intéresse au cinéma danois (Von Trier, Winding Refn…), pays de sa mère où elle vit actuellement. Côté projets, elle jouera le rôle d’Eva Ionesco dans le prochain film de celle-ci sur ses années Palace. Le Paris des “jeunes gens mödernes”, le nightclubbing avec Edwige, Alain Pacadis et Yves Adrien, la new-wave, le disco… on a hâte de voir toutes ces (ré)apparitions ! Serge Kaganski Photo Renaud Monfourny
L’Apparition Lire critique p. 70
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