Benjamin Rondeau, professeur de français au collège Aimé et Eugénie Cotton du Blanc-Mesnil (93), publie aujourd’hui « Self-service, une vie de demi-pensionnaire » : pendant un an, il a pris en photo chaque jour les plats servis à la cantine de son établissement. Bon appétit !
« J’ai vingt-cinq années de cantine derrière moi. Trente-six semaines par an. Quatre fois par semaine en moyenne. Soit, grosso modo, 3600 repas avalés dans des restaurants scolaires. L’équivalent de dix années de déjeuners consécutives. Ce livre est, avant tout, le récit d’une expérience. » Une année entière pour photographier les plateaux-repas servis à la cantine du collège Cotton du Blanc-Mesnil : dans son livre Self-service, une vie de demi-pensionnaire, qui sort aujourd’hui aux Editions du Motel, Benjamin Rondeau, professeur de français, regroupe une sélection de soixante-quatre images de repas de cantine qu’il considère comme l' »archive d’un héritage commun ».
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« Le portrait d’un patrimoine culturel »
Benjamin Rondeau, professeur de français au collège et de rhétorique à l’Université Paris I, est aussi traducteur et écrivain. Remarqué avec Le comique et le sumo pour le numéro fiction de Vice en 2012, il invente un pseudonyme : Gargoigne Berkin. En 2015, il publie son premier livre, Ces soirées-là, sous le même personnage, chez les Editions du Motel.
Dans Self-service, une vie de demi-pensionnaire, Benjamin Rondeau fait l’état du monde actuel. Entre essai et autobiographie, les définitions de l’abécédaire de fin – allant d’Applaudissement à Zoé, en passant par Hamburger et Yaourt – dressent le « portrait d’un patrimoine culturel à la fois banal et monstrueux, spécifique et universel« , selon la maison d’édition. L’auteur délivre des réflexions captivantes sur des notions liées à l’univers du réfectoire, des témoignages d’élèves qui se plaignent des repas « pas bons » au collègue de travail qui se décide enfin à manger les plats servis par William, le chef de cuisine du collège Cotton.
Coron en Corogne © Self-service, une vie de demi-pensionnaire
Lentilles et petits pains
La contrainte, le rapport qualité et quantité, la médiocrité et même le foodporn prennent place dans les interrogations de l’auteur. Certains se reconnaîtront dans les applaudissements du réfectoire suite à la chute d’une assiette ou d’un verre, quand d’autres se souviendront de l’euphorie ambiante le jour où des hamburgers sont annoncés au menu.
Au fil des pages, les petits pains varient d’un jour à l’autre, bien dorés ou trop cuits. On se prend au jeu : quel plateau n’a pas de fruit aujourd’hui ? Combien de plats sont accompagnés de lentilles ? Le plateau et ses variations donnent le rythme du livre. Dans cette série de photos, bien loin des clichés travaillés au millimètre des habituels ouvrages de cuisine, le banal devient alléchant. Mention spéciale aux légendes amusantes des photos, comme Meurtre à Sarreguemines où le coulis de tomates rappelle une bataille violente entre les différents aliments, ou le plus poétique Drame rural, qui semble annoncer une nature morte.
L’auteur sera présent au bar Le Motel ce soir pour une séance dédicace et vente sur place. Deux « golden tickets » seront glissés dans des exemplaires au hasard. Le livre est aussi à commander en ligne ici.
Photos légendées par Henry Michel, mises en page par MY graphic design. Le livre est illustré par Comunlundi.
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