Du folk raffiné aux arrangements soyeux, par une jeune Anglaise à suivre. Critique et écoute.
On se souvient, sur le dernier album d’Alt-J, de Warm Foothills, un morceau dont le texte était partagé par plusieurs artistes amis du groupe : il y avait là Conor Oberst, Sivu, Lianne La Havas et une certaine Marika Hackman. La jeune femme, que les oreilles les plus attentives ont déjà remarquée le temps d’une triplette d’ep prometteurs, prolonge la connivence en sortant We Slept at Last, un premier album dont elle a confié la production à Charlie Andrew, producteur d’Alt-J justement. Résultat ? Un enchantement.
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En se posant en lointaine héritière de John Martyn ou en cousine de Laura Marling, la chanteuse s’inscrit dans la longue tradition d’un British-folk d’orfèvre, où le raffinement est roi. A seulement 22 ans, elle est déjà ex-mannequin pour Burberry – elle fut copine de classe au lycée avec Cara Delevingne – et érudite de tout un pan de la littérature anglo-américaine, notamment de l’oeuvre de D. H. Lawrence ou de Sylvia Plath.
Marika Hackman a d’ailleurs vite compris qu’elle serait heureuse grâce aux mots, trouvant sa voie via sa voix. Loin des podiums et des appareils photo, elle excelle aujourd’hui dans la musique, enchantant, d’une voix sans pesanteur, des chansons à l’ancienne dans leur essence et parfaitement taillées pour l’époque dans leur emballage.
On pense parfois à des ballades de Joni Mitchell qu’auraient enveloppées des arrangements venus du trip-hop (Before I Sleep). On pense aussi à Nico ou Feist dans cet art de mettre du bleu dans les coeurs en quelques couplets (Monday Afternoon). Soyeuses et piquantes à la fois, ces douze chansons ravissent.
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