De France, de l’indie-pop tendue, mélancolique et à l’anglaise. Critique et écoute.
Au pays de Juveniles, on ne s’étonne plus de découvrir régulièrement des jeunes groupes parfaitement bilingues, capables, comme les Anglo-Saxons dont ils partagent désormais en temps et en heure outils et références, de réformer le rock en une matière modelable et mouvante. Via quelques singles remarqués par Les inRocKs Lab (Renaissance, La Sagesse), via, aussi, un clip très partagé sur le net (Hope), on avait ainsi fait la connaissance de Kid Wise, projet personnel du Toulousain Augustin Charnet devenu formation à six membres, habile dans l’art de faire cohabiter influences post-rock et production digitale.
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Le premier album du groupe déroule aujourd’hui dix morceaux dont chaque titre tient en un mot. Il y a là Ocean, Blue, Child… Des désignations simples pour des morceaux qui ne le sont pas : très produits, changeants, flanqués d’arrangements contemporains, les hymnes de ces Français évoquent certains premiers morceaux de Bloc Party, avec ces rythmiques fortes et ce lyrisme tendu symptomatiques d’une nouvelle génération de musiciens. Parfois, c’est pompeux (Child), parfois c’est plein d’audace (Ceremony et sa conclusion sous acide, Winter et sa mélancolie en ricochet).
Ceux qui citent Sigur Rós en référence absolue marchent en tous cas dans les mêmes contrées, froides et mouvantes, que les Islandais : cuivres, batteries et cordes viennent désormais malmener ce qui hier ne fut que simples compositions au laptop d’Augustin. Soyez prévenus donc : Kid Wise vient de la ville rose mais sa musique a des bleus.
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