Le Britannique accouche d’un grand album habité, à plus d’un titre. Critique et écoute.
Compagnon de scène de Mark Lanegan, le barbu chaotique entérinait leur collaboration en mai 2013 avec Black Pudding, curiosité folk moins pastorale que brillamment aride. Même vie d’errance, semblable approche rimbaldienne de la gloire, même conception satellitaire du travail d’artiste : Garwood se fond dans l’ombre de cette figure tutélaire, parfois jusqu’au mimétisme. D’errements en boucles, de psalmodies en transes chamaniques, Heavy Love évoque, jusque dans le vibrato de son auteur (Sometimes, en ouverture), ce père fondateur et parrain, période Whiskey for the Holy Ghost. Mais pas que. Grâce à son singulier jeu de guitare (le picking ascétique de Suppertime in Hell) et un timbre aussi venimeux que dangereusement hot, Garwood élève ces dix blues d’une simplicité biblique au rang de joyaux bruts, jusqu’au final Hawaiian Death Ballad, coup de grâce vespéral et splendide.
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