[Avant son concert à l’Olympia le 11 juin, nous republions notre critique de l’album Chambers]
Faussement embourgeoisé, le Gonzo nouveau : chambré, mais toujours frappé. Critique.
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C’était un beau week-end de janvier, pour une poignée de chanceux : l’heureuse surprise d’avoir la primeur du nouvel album instrumental de Gonzales dans le charmant cadre parisien du musée de la Vie romantique. Il y avait quelque chose de parfaitement en place à découvrir Chambers tout en contemplant une moulure du bras de Frédéric Chopin ou la collection de bijoux de George Sand. Du raffinement, du fétichisme et ce qu’il faut de superficialité dandy. Comme pour son album soft-rock (Soft Power) ou son concert de vingt-sept heures homologué par le Guinness Book, on ne sait pas s’il s’agit là d’une blague bravache, d’un pas de côté ou de son opus magnum – voire de tout ça à la fois.
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Gonzales pose la question sans fin : qu’est-ce que la pop ? quelles sont les limites du high et du low ? où commence la haute culture, où s’arrête l’art mineur ? Au lieu de toute réponse définitive, le Chilly, accompagné du Kaiser Quartet de Hambourg, signe un album pour piano et cordes ouvert à tous les vents. Plus fou qu’il n’y paraît derrière son concept musicomusicien (livrer une authentique musique de chambre d’inspiration pop), Chambers est peut-être cérébral et appliqué mais l’émotion qu’il suscite est bien réelle. Il y a les morceaux qui emportent (Advantage Points, hommage à John McEnroe) et ceux sur lesquels on se fera des films étranges (Freudian Slippers). Il y a même un tube obsédant : Green’s Leaves. Et, en twist final, la voix du maître de cérémonie, superbe de mélancolie théâtrale. “Sample This”, clame un titre malin, mais tous finalement pourraient crier “samplez-moi ça”. Avant de retrouver leurs fragments chez d’autres, d’abord les goûter dans leur beauté originelle : comme un tatouage sur le bras de Chopin.
Bonus : ci-dessous, un concert privé à revoir, signé La Blogothèque pour Arte Concert.
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