Troisième album des Californiens ténébreux, sommet de production synthétique et de noirceur triomphante. Critique et écoute.
Le noir a depuis toujours été la couleur de prédilection de The Soft Moon, groupe de la baie de San Francisco mené par le leader Luis Vasquez. Mais sur le bien nommé Deeper, les méandres marécageux qui évoquent tantôt les toiles de Soulages, tantôt les vestiges métalliques de la musique industrielle se trouvent cette fois magnifiés par une production synthétique, toute en rondeur.
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La musique de The Soft Moon gagne ainsi en volupté et en relief, déployant sur toute la durée du disque des ondes souveraines de noirceur triomphante, ce qui donne de formidables morceaux immédiats, rentre-dedans (Black), ou élégants et new-wave (Feel). Le groupe ne semble jamais avoir été aussi à l’aise dans l’expression de ses névroses, cet album revêtant du même coup des inclinations presque pop : impossible de ne pas considérer Deeper comme un enchaînement réjouissant de singles en puissance, rehaussés en cela par des arrangements galvanisants.
Réverbération, écho, distorsion, boîtes à rythmes décharnées : tous répondent de manière organique à une typologie de l’aliénation et de la déliquescence sociales, thèmes de prédilection de Luis Vasquez depuis toujours. Du coup, on se dit que l’on a rarement aussi bien dansé sur un tel dédale de nihilisme délabré
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