Après un coup de fatigue, un troisième album aussi aventureux qu’excitant. Critique.
Depuis la sortie du conventionnel Leave No Trace, leur deuxième album oubliable et oublié, l’on pensait naïvement que Fool’s Gold était arrivé prématurément au bout de son discours. C’était mal connaître le goût de Luke Top et Lewis Pesacov pour les refrains arrachés à la banalité du quotidien, les mélodies survolant de très loin les conventions pop et les ritournelles zébrées de rythmiques africaines.
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C’est ce qui fait la force et l’éclat singulier de Flying Lessons, un troisième effort qui n’est jamais aussi bon et somptueux que lorsqu’il jongle avec les genres – la pop, bien sûr, mais également le psychédélisme, la soul éthiopienne ou l’afro-beat – sans jamais en laisser retomber un par terre. De Lady of the Lake à Devotion, de Another Sun à Break the Cycle, sorte de collision festive entre le blues de Tinariwen, le jazz de Mahmoud Ahmed et le funk blanc des Talking Heads, le quintet californien se permet ainsi toutes les fugues, toutes les audaces et toutes les digressions nécessaires à l’efficacité de ses harmonies magiques. “I’m in Love”, dit le titre d’ouverture. “Nous aussi”, serait-on tenté de répondre.
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