Avec « Opening », le jeune Caennais livre un album de pop électronique aérienne et luxuriante. Critique et écoute.
Fakear, Cotton Claw, et bien sûr Superpoze : depuis quelques années, Caen s’est imposé comme capitale des rêves électroniques. Si tous viennent plus ou moins du hip-hop et si certains, comme Cotton Claw, s’y sont enracinés, Superpoze, lui, a pris le large. C’est vers des contrées où la pop de chambre se fabrique avec des machines qu’il navigue.
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Du haut de ses 22 ans, après une poignée d’ep et un album confidentiel, le cofondateur de Combien Mille Records nous prouve que la maturité n’a pas d’âge. Si ses premières productions restaient influencées par le label Ninja Tune, Bonobo et l’abstract hip-hop, cet album l’affranchit définitivement de toute généalogie. Opening dévoile un territoire à la croisée des bidouillages expérimentaux et de la grande pop intimiste. Cérébral et sensuel, c’est un disque d’explorateur, fouillé sans être fouillis, où la magie tient autant aux patterns électroniques qu’aux accords de piano cristallins. D’un bout à l’autre de l’album, ces derniers reviennent, se déplacent et se condensent : véritable travail du rêve.
Car Opening est un vaste songe, une échappée du quotidien. Traversées d’effluves marins, comme Overseas, ou affranchies de la pesanteur, à l’image du tire-larmes Home Is Where I Am, ce sont huit superbes sonates (littéralement “musique qui sonne bien”) qui se succèdent et varient au gré des humeurs du producteur.
Superpoze ne pose pas, et s’il réfléchit beaucoup, c’est toujours avec le cœur et la dextérité d’un musicien d’abord passé par l’acoustique. Opening est un disque qui rappelle avec poésie que la nouvelle génération n’a pas toujours le pied au plancher. Et que l’avenir appartient aux contemplateurs.
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