Lancé en solo, le Modfather surprend avec « Saturns Pattern », son onzième album studio. Critique et écoute.
Sorti à une semaine de son 57e anniversaire, le Weller nouveau portait des signes avant-coureurs de désastre avec l’abominable single White Skies et son barnum zepellinien de guitares outrageusement féroces et de beuglements convulsifs. Passée cette ouverture ingrate qui pouvait laisser craindre un Heavy Soul 2, ce douzième album est au contraire un véritable palais de la découverte, dont chaque pièce surprend par sa conception architecturale et sa déco souvent extravagante.
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Lassé de son statut sclérosant de parrain des générations successives de britpopeux, Weller a entamé depuis 2008 (l’excellent 22 Dreams) une véritable remise à neuf de tous ses logiciels tout en demeurant un solide songwriter dont l’endurance ne cesse d’étonner. Démonstration en beauté avec Saturns Pattern, la chanson, qui sous ses airs d’énième déclinaison du psychédélisme soul à la Traffic renferme des audaces de production insensées. Dans un registre plus classique, la fausse ballade Going My Way, avec ses couplets au piano et ses refrains qui montent en neige façon Beach Boys, s’inscrit parmi les plus belles réussites pop d’un homme qui n’en manque pourtant pas.
A travers deux longues plages fiévreuses (Lick It up et These City Streets), c’est Paulo la science qui entre en jeu pour se livrer à des expériences chimiques où il embrasse pour mieux les diffracter des pans entiers de son immense culture musicale, de la northern soul à l’acid-folk réinventés pour le XXIe siècle. Les harmonies West Coast de Phoenix ou le blues en torpille de In the car finissent de convaincre qu’après Django Django (Born under Saturn) l’Angleterre atteinte de saturnisme procure de sacrées sensations.
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