Avec nostalgie et tendresse, Benjamin Biolay et sa bande reprennent Trenet sans jamais en faire trop. Critique et écoute.
On a envie d’imaginer Benjamin Biolay se chauffant la voix sur quelques-uns de ces incunables, ou a contrario un studio dans la pénombre d’une fin de session, et des refrains qu’on enregistre sans pression, mais pas sans passion. Et si ce n’est pas tout à fait cela, ce disque récréatif y ressemble furieusement : dans le choix de mélodies pour la plupart inscrites dans l’inconscient collectif (L’Ame des poètes, Le Piano de la plage), et dans la configuration retenue.
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Parfois tendrement entouré d’un vrai grand orchestre, Biolay papillonne de pupitre en pupitre (piano, violon, trompette…) en compagnie du guitariste et pianiste Nicolas Fiszman et du percussionniste Denis Benarrosh. Et en vaillant Petit Poucet, il nous gratifie de deux indices : une reprise du Temps des cerises (hymne communard assez étrangement enregistré par Trenet dans le Paris de l’Occupation), et La Chanson du faussaire, seule partition originale du lot, et brillant “à la manière de” incluant la voix du maître évoquant sa jeunesse.
Alors, on comprend que ce qui importe vraiment ici, c’est une nostalgie en surmultipliée, la tendresse idem, et une élégante absence de certitudes. Comme jadis Chet Baker, petit prince du jazz West Coast qui interpréta Trenet (Que reste-t-il de nos amours ?), Benjamin Biolay chante pour nous que seul l’amour peut nous faire oublier que demain arrive trop vite.
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