Les deux chroniqueurs respectables du monde populaire reviennent avec un post-punk morose et désabusé. Critique et écoute.
Crasseux, dépravés, teigneux, sans chiqué : en quelques albums et plusieurs collaborations avec les pontes de la jungle anglaise (The Prodigy, Leftfield), Jason Williamson et Andrew Fearn, anciens conseillers Assedic et standardistes dans une salle de gym, ont déjà marqué l’histoire du post-punk anglais, plus vraiment habitué à être brutalisé par une telle matrice souillée. Comme Austerity Dogs et Chubbed Up+ avant lui, Key Markets, nommé ainsi en hommage à un grand supermarché du centre de Grantham dans les années 70-80, ne tient d’ailleurs qu’à très peu de choses. Ou plutôt à un principe, aussi simple qu’imparable : des riffs sulfureux et minimalistes, des boucles rythmiques héritées des subcultures britanniques et une morgue à faire passer John Cooper Clarke pour un poète endimanché. Braillard et cinglant, souvent teinté de hip-hop, Key Markets entrechoque avec panache socio-réalisme et mélodies syncopées au sein de tubes parfaitement imparfaits. Mention spéciale à Face to Faces et The Blob, grâce auxquels le vaurien adepte des bitures minables, le prolo plongé dans la solitude urbaine et le perdant magnifique peuvent enfin avoir leur dose de punk-songs satiriques et militantes.
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